Archives du Cantal

Le Cantal dans la première guerre mondiale

Loin du front, le Cantal n’en a pas moins participé, à l’instar de tous les départements et de toutes les colonies français, à l’effort surhumain demandé à notre pays pour la première guerre mondiale. C’est rendre justice à la mémoire des hommes, des femmes et des enfants qui ont tout donné, parfois tout perdu, que de montrer les sacrifices consentis.

À travers 50 documents écrits ou photographiques, produits ou reçus par les services de l’État, les communes ou des particuliers, presque tous conservés aux Archives départementales, est présenté un panorama du Cantal dans la guerre. Cinq années déclinées en cinq thèmes : « D’une guerre européenne à la première guerre mondiale », « 70 millions d’hommes sont mobilisés », « Une guerre qui mobilise toutes les énergies », « L’arrière est le second front », « Une société traumatisée ».

Le choix et les notices des documents ont été réalisés par M. Jean-Luc François, professeur certifié d’histoire-géographie au collège Jeanne-de-la-Treilhe d’Aurillac, par ailleurs chargé du service éducatif des Archives départementales de septembre 2004 à juin 2009. Les heures de décharge qui lui permettaient d’assurer ce service – à la plus vive satisfaction des enseignants et enseignés du Cantal (de la grande section de maternelle à l’I.U.F.M.) – ayant été supprimées en juin 2009, M. Jean-Luc François a accepté d’organiser cette exposition à titre de commissaire invité et bénévole.

Édouard Bouyé,

directeur des Archives départementales du Cantal

D’une guerre européenne à la première guerre mondiale

Au début du XXe siècle, chacun sent que rivalités et alliances pourraient entraîner un conflit en Europe. La concurrence commerciale s’intensifie entre le Royaume-Uni et l’Allemagne. Les puissances européennes se disputent les derniers territoires à coloniser. En 1911 et en 1913, la France et l’Allemagne évitent deux fois la guerre. Enfin, les rivalités territoriales sont importantes la France veut récupérer l’Alsace et la Lorraine ; l’Autiche-Hongrie et la Russie veulent étendre leur influence dans les Balkans ; l’Italie revendique des territoires peuplés d’Italiens en Autriche-Hongrie.

Les états européens contractent des alliances défensives. A l’Entente Cordiale (1907) entre le Royaume-Uni et la France succède la Triple-Entente qui associe la Russie. Les empires centraux et l’Italie s’associent dans la Triple-Alliance. Dans les deux cas les états augmentent considérablement leurs dépenses militaires.

Le 28 juin 1914 à Sarajevo, François-Ferdinand, l’héritier de l’empire austro-hongrois, est assassiné par un Bosniaque qui veut libérer son peuple de la domination austro-hongroise et l’unir à la Serbie, alliée de la Russie. Cet assassinat met en marche l’engrenage infernal qui conduit à la guerre européenne. L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. La Russie mobilise. L’Allemagne se range aux côtés de l’Autriche-Hongrie ; la France et le Royaume-Uni, aux côtés de la Russie.

Les états mobilisent, les partis politiques s’unissent dans des gouvernements d’Union sacrée. Les hommes mobilisés s’apprêtent à s’affronter dans une guerre nouvelle et totale.

La mobilisation générale
La mobilisation générale

Cette affiche fut apposée sur les murs des mairies (ici à Dienne) et des bureaux de poste. La mobilisation est fixée au 2 août 1914. Tous les hommes doivent rejoindre les centres de mobilisation. Pour le Cantal, il s’agit d’Aurillac où sont cantonnés le 139e Régiment d’infanterie, le 339e (ce sont les réservistes) et le 100e territorial.

Le 139e et 339e prennent le train à Aurillac le 7 août 1914 au soir. Le premier débarque le 9 près d’Epinal et, après trois heures de marche pénible, heurte l’ennemi vers Sainte-Pôle, Saint-Maurice, Badonvillers ; le second doit atteindre Gap le 11 août.

Le 100e territorial est arrivé le 8 août à Nice où il doit être engagé contre l’Italie (qui n’entre pas en guerre en 1914).

L’affiche avait été imprimée en 1904 ! La France était d’ores et déjà prête à prendre sa revanche sur la défaite de 1870.

2 août 1914

5 E 1346

Galvaniser la foule à Mauriac
Galvaniser la foule à Mauriac

Cette lettre, envoyée par le sous-préfet de Mauriac au préfet du Cantal le jour de la mobilisation, révèle le double sentiment qui anime les Français : la consternation provoquée par l’annonce de la mobilisation générale puis le sentiment qu’il faut faire son devoir car la France est dans son bon droit. Il semble que l’intervention du sous-préfet Atger, au balcon de l’hôtel de ville déclenche l’enthousiasme de la population de Mauriac. Il exhorte les Français à l’union et à la solidarité. Le lendemain, il signale le courage des femmes, lors des départs des trains de mobilisés. Des scènes identiques se sont produites à Aurillac et Massiac.

Le cortège est passé aux accents de la Marseillaise. « L’enthousiasme était à son comble ».

2 août 1914

40 M 11

La une de L’Avenir du Cantal
La une de L’Avenir du Cantal

L’éditorial d’Émile Bancharel, directeur de publication, rappelle l’engrenage qui conduit à la mobilisation puis à la guerre. Cette une met l’accent sur les rumeurs dont il faut se méfier et qui vont conduire à la mise en place du contrôle de la presse et à la censure. Le journal signale, sans la confirmer, la mort à Joncherey du caporal Peugeot. Il est le premier mort militaire français d’une guerre qui ne commencera que le lendemain 3 août 1914, avec la déclaration de guerre par l’Allemagne à la France.

5 août 1914

14 JOUR 34

« Ils combattent : souscrivons »
« Ils combattent : souscrivons »

Dans un même élan, V. Prouvé associe les drapeaux des alliés : le Royaume Uni, les États-Unis et la France. La Russie n’apparaît pas car elle vient de signer une paix séparée, à Brest Litovsk avec l’Allemagne, en mars 1918. On peut s’étonner de l’absence du drapeau italien alors que cet état combat depuis 1915 aux côtés des alliés. Le dessinateur insiste sur les armes nouvelles, l’aviation et les chars dont on sait l’importance qu’ils auront dans la victoire finale. Le Maréchal Pétain n’aurait-il pas dit : « J’attends les chars et les Américains » ? Le bandeau sous l’illustration insiste sur l’indispensable effort financier que l’arrière doit consentir pour aider l’État à financer cette guerre totale.

1918

448 F 1

70 millions d’hommes sont mobilisés

Le Royaume-Uni et les États-Unis établissent la conscription. Les pays de l’Entente recrutent des troupes coloniales. La France mobilise 600 000 soldats nord-africains, sénégalais et indochinois. Les troupes britanniques sont renforcées par des bataillons indiens, canadiens, australiens, néo-zélandais.

De nouveaux types de combat apparaissent. La guerre de position est une guerre d’usure. Il faut saigner à blanc l’adversaire. Les offensives sont meurtrières : elles font 1 300 morts par jour dans l’armée allemande et 900 dans l’armée française. Les hommes subissent la puissance de feu des armes nouvelles (mitrailleuses, artillerie lourde et gaz de combat). Les bombardements broient les corps ; ils infligent de terribles mutilations et de durables troubles psychiques.

Outre les combats, les poilus affrontent d’effroyables conditions de vie : la boue, les poux, les rats, le froid ou la chaleur. Le ravitaillement est aléatoire ; la correspondance et les permissions sont le seul lien avec l’arrière. Dans cet enfer, la camaraderie, la foi, la force du patriotisme et la haine de l’ennemi (entretenue par les sociétés) permettent de tenir.

La Première guerre mondiale fait entrer le XXe siècle dans l’ère de la mort de masse.

La journée du Poilu
La journée du Poilu

Cette affiche de Jonas présente les soldats dans l’uniforme de 1870, le pantalon garance et la capote bleue. Cet uniforme est peu à peu remplacé à partir de 1915 par l’uniforme bleu horizon (pantalon, longue capote, brodequins et bandes molletières) et le casque.

Les deux poilus sont représentés dans leur univers quotidien : la tranchée et le monde des ruines. L’un de dos surveille ; l’autre, face à nous, ouvre un colis qui le remplit de joie. Ce colis, il l’a reçu grâce à la collecte organisée à l’arrière. Les deux médailles reproduites en haut à gauche et à droite, évoquant la médaille militaire, sont celles que le contributeur recevait en gage de sa participation.

Le texte de Léon Gambetta (1838-1882) fait explicitement référence à la guerre de 1870. Partisan de la lutte à outrance, il quitte Paris assiégé pour Tours, le 7 octobre, dans un ballon.

1915

5 E 1346/7

Journée de l’armée d’Afrique et des troupes coloniales
Journée de l’armée d’Afrique et des troupes coloniales

En 1914-1918, les opérations militaires n’ont pas été très importantes en Afrique. Par contre, les soldats originaires des colonies ont joué un rôle considérable sur les fronts européens et dans les Balkans, en particulier pour l’armée française qui a recruté près de 158 000 hommes en Afrique du Nord et 134 000 en Afrique noire (sur 8 700 000 hommes qui ont combattu en métropole).

Cette affiche a été réalisée par le peintre et dessinateur réaliste Lucien Jonas, dont les œuvres, régulièrement publiées dans la presse (en particulier dans L’Illustration), connaissent un grand succès pendant toute la guerre. Elle annonce une journée de charité, comme on en organise, depuis le début du conflit, au niveau national ou départemental en faveur des soldats. Elle représente des soldats de l’armée coloniale française lancés à l’assaut d’une position allemande, thème qui en fait la grande originalité (c’est sans doute la première affiche qui le traite). Au premier rang de ces fougueux combattants figure un tirailleur sénégalais, le plus connu des soldats coloniaux, qui s’avance en criant et en brandissant son fusil, plein de rage et de courage. L’affichiste l’a particulièrement mis en valeur : il est en effet au centre et occupe pratiquement toute la hauteur de l’image. Son attitude et son regard traduisent sa détermination. Sa capote en lambeaux, qui laisse entrevoir le jaune et le bleu de son uniforme, prouve que même les barbelés allemands n’ont pu l’arrêter. On peut supposer que le fantassin casqué se trouvant à sa gauche est un Maghrébin.

Ces troupes de choc doivent servir à l’anéantissement de la « barbarie » allemande. De ce point de vue, l’affiche reflète fidèlement la théorie élaborée par le général Mangin en 1910 à propos de la « force noire » et de sa capacité à participer efficacement aux « coups durs » de la guerre en Europe.

1917

5 E 1346/7

Les prisonniers, oubliés de la grande guerre
Les prisonniers, oubliés de la grande guerre

Ce recueil de croquis témoigne de la vie des prisonniers civils (population des régions conquises déportée et utilisée comme otages par les Allemands) et militaires. Son auteur, Jean Pierre Laurens (1875-1932), a été fait prisonnier en septembre 1914, à Rocquigny, près de Péronne ; blessé d'une balle à la jambe, il tombe aux mains des Allemands. Il est transféré au camp de Wittenberg, au sud de Berlin. Ses croquis très précis et très sensibles dénoncent des conditions de captivité rendues très dures par l’impréparation de « l’accueil », la volonté délibérée d’humilier l’ennemi et le besoin d’utiliser la main d’œuvre pour toutes sortes de besognes (travaux des champs, construction de routes, mise en valeur de régions insalubres). À leur retour, l’accueil réservé ne fut pas toujours à la hauteur des souffrances qu’ils eurent à endurer : suspicion d’être des embusqués, image du traître ou du lâche. On sous-estime parfois l’impact des 32 mois de l’« odieuse captivité » du capitaine de Gaulle comme élément d’explication de sa volonté de résistance, vingt ans après.

1914-1918

1 J 122

Le porte-monnaie sauveur
Le porte-monnaie sauveur

Un Auvergnat sauvé par son porte monnaie voilà un juste retour des choses pour qui est d’avis qu’« un sou est un sou » !! La balle l’a perforé et ce sont les pièces en nickel, en cupro-nickel, en maillechort, en zinc ou en fer, qui ont stoppé le projectile. La pièce trouée l’est d’origine : ce sont les sous de 5, 10, 20 et 25 centimes qui apparaissent en 1914.

1914-1918

Collection privée

Liste des prisonniers du 139e régiment d’infanterie et lieu de leur détention
Liste des prisonniers du 139e régiment d’infanterie et lieu de leur détention

Ce grand répertoire alphabétique mentionne le nom et le prénom, l’origine géographique des soldats, l’arme dans laquelle ils ont été versés et bien entendu le lieu de captivité. Environ 3oo camps sont disséminés sur le territoire de l’Empire allemand. Trois types de camps sont répertoriés : les camps de prisonniers, les camps de représailles et des camps spéciaux, peu nombreux mais véritables usines de mort. D’après Germain Pouget, le chiffre des prisonniers pour le département pourrait atteindre 2 500. Pour l’ensemble des 38 nations engagées dans le conflit, 8 millions de soldats ont été faits prisonniers. L’Allemagne en a fait 2,4 millions, la France 450 000.

1917-1918

3 R 71

Cartes postales de prisonniers français

Les deux cartes postales illustrent les demandes des prisonniers français en nourriture et vêtements chauds. L’Allemagne a favorisé ces envois, jugeant qu’elle n’avait pas à nourrir décemment ces bouches inutiles.

1917-1918

3 R 71

Lettres de poilu

Ferdinand Roques a écrit durant toute la durée de la guerre à sa « Chère Zéline », qui l’attendait en Châtaigneraie, des dizaines de lettres. Dans cette correspondance, on décèle souvent la tristesse de ne pas recevoir suffisamment de nouvelles ; l’inquiétude que les lettres de sa femme ne le suivent pas. La guerre est présente dans les rapides descriptions qu’il fait de son quotidien (vie dans les tranchées ou au repos). Lorsqu’il évoque « les Boches », c’est toujours sur le ton de l’ironie et en minimisant les combats. À cela deux raisons principales : ne pas inquiéter son épouse et ne pas subir la censure du contrôle postal. La lettre est datée du mois de février 1914, acte manqué bien sûr.

3 février 1915

1 J 1094

Une guerre qui mobilise toutes les énergies

Tous les citoyens sont concernés ainsi que toutes les activités économiques du pays. L’État joue un rôle prépondérant.

Les économies basculent dans une économie de guerre. L'État devient le principal client des entreprises qui se reconvertissent dans la production de matériel militaire. Renault fabrique des tanks. La recherche travaille à l’élaboration de nouvelles armes (gaz, lance-flammes, sous-marins) ou à l’amélioration des techniques (aviation, grenade, mortier). Cette guerre a besoin de capitaux. L'État fait appel à l'épargne et à la générosité des citoyens en lançant des emprunts.

Il faut trouver de la main-d’œuvre pour remplacer les mobilisés. Les femmes remplacent partout les hommes. On fait appel à la main-d’œuvre coloniale (250 000 en France). La loi Dalbiez permet le retour à l’arrière des « affectés spéciaux ».

Une intense propagande fleurit. Elle justifie la guerre par le combat pour la civilisation. Elle devient bourrage de crâne lorsqu’elle diabolise l’ennemi. La presse, la littérature, une multitude d’affiches et de cartes postales relaient cette culture de guerre. L'école devient le lieu central de ce patriotisme souvent belliqueux.

Les libertés publiques sont restreintes, les journaux sont censurés et le courrier est lu. Il s’agit de sonder l’état de l’opinion publique.

Le Départ : emprunt de la Défense nationale
Le Départ : emprunt de la Défense nationale

Cette affiche est due au célèbre dessinateur Poulbot, surtout connu pour ses dessins des gamins de Paris. C’est la France rurale qui est à l’honneur, car plus de la moitié des Français sont encore des ruraux. Les soldats portent l’uniforme bleu horizon. L’homme qui s’adresse à son épouse paraît relativement âgé. La classe 1888 a été rappelée dans un premier temps puis démobilisée.

L’appel à l’épargne des Français a été régulier tout au long de la guerre, puisque l’État lance quatre grands emprunts, chaque année, entre 1915 et 1918. Pour mémoire les trois premiers emprunts rapportèrent plus de 45 milliards de francs.

1915

5 E 1346/1

Appel aux femmes françaises
Appel aux femmes françaises

Discours adressé aux femmes françaises par le Président du conseil (Premier ministre), René Viviani (1863-1925) pour qu’elles remplacent partout les hommes mobilisés au front. Il incombe aux femmes, aux jeunes filles et aux enfants de faire tourner l’exploitation agricole en l’absence du mari. Il est de leur responsabilité de veiller à l’approvisionnement des villes et des soldats. Les accents patriotiques et l’image du champ de travail qui répond au champ de bataille traduisent l’indispensable mobilisation de tous, petits et grands, hommes ou femmes. C’est l’idée de l’Arrière qui se dessine.
C’est à Viviani que l’on doit lors de son discours devant la Chambre des députés, l’expression « l’Union sacrée » pour défendre « la race humaine ». Il démissionne le 29 octobre 1915.

2 août 1914

8 R 38/1

Appel aux hommes de bonne volonté
Appel aux hommes de bonne volonté

C’est avec les mêmes accents patriotiques que le préfet du Cantal, Maurice Hélitas, s’adresse aux hommes qui ne sont plus mobilisables ou réformés. Il les enjoint de participer à la Défense nationale.

Ce préfet arrivé en décembre 1910 et parti le 20 mai 1917, a mené une intense activité dans le département. On lui doit, durant la guerre, la création des ateliers préfectoraux où l’on confectionne de l’habillement militaire. Il est à l’origine de la construction des équipements sportifs au parc des sports à qui l’on a d’ailleurs donné le nom de « parc Hélitas ».

28 novembre 1916

110 M 7

La guerre industrielle
La guerre industrielle

Cette affiche de V. Prouvé insiste sur le caractère scientifique et industriel de la guerre. Votée quelques mois plus tôt, la loi Dalbiez organise la mobilisation des spécialistes. Les scientifiques quittent le front pour regagner leurs laboratoires et ils participent notamment à la guerre chimique. Prouvé dessine les chercheurs en uniforme pour bien montrer qu’eux aussi sont mobilisés et qu’il ne faut pas les considérer comme des embusqués. L’usine est présente en arrière-plan et l’ouvrier, simplement évoqué. L’industrie est un enjeu considérable car la guerre de position est une guerre où le matériel joue un rôle prépondérant.

Une allusion à l’importance des études scientifiques rappelle que même les écoliers sont concernés et mobilisés pour la victoire.

1918

5 E 1344

La guerre au certificat d’étude primaire

Les sujets traduisent l’implication de l’institution scolaire dans l’effort de guerre. Beaucoup prennent pour thème la barbarie allemande ou la revanche sur la défaite de 1870. On mobilise les textes des grands auteurs, Émile Zola, Victor Hugo ou d’autres moins connus, qui vantent le courage, le patriotisme des Français ou qui dénoncent les atrocités dont sont coutumiers les Allemands.

1914-1915

2 BIB 5453

La guerre à l’école

Les instituteurs et institutrices sont fortement sollicités pour faire participer leurs élèves à des concours de composition ou de dessins sur le thème général de la guerre. Dans le cas présent, il s’agit d’imaginer une lettre de remerciement adressée à un jeune américain qui a participé à une œuvre en faveur des orphelins de guerre.

La composition commence par rappeler la participation de la France à la guerre d’indépendance américaine sous le règne de Louis XVI. Elle se poursuit par la dénonciation des crimes odieux perpétrés par les Allemands. À travers ce récit et bien d’autres pointent le profond sentiment antiallemand et l’image brutale que l’on véhicule de ce peuple.

1918

1 T 997

L’arrière est le second front

Le Cantal a vécu loin du front, mais les échos et les conséquences de la guerre y sont sensibles. Le rationnement des denrées de première nécessité, même dans un département rural, s’est fait sentir. Contrôle des prix mais salaires qui stagnent ont conduit à des mouvements de grèves. En 1917, l’exaspération est à son comble et Aurillac connaît une émeute.

Les Cantaliens ont vu affluer les réfugiés, populations habitant sur le front. Ils ont vu les prisonniers et les blessés soignés dans les hôpitaux temporaires. Tous ces événements marquent la population qui pensent à ceux qui sont sur le front.

Les femmes doivent remplacer les hommes dans tous les métiers : usines d’armement, travaux des champs.

Liste des réfugiés de l’arrondissement de Mauriac, classés par communes
Liste des réfugiés de l’arrondissement de Mauriac, classés par communes

L’accueil des réfugiés venant des zones de combats, de la région parisienne et des États envahis par l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie a nécessité, dès le début de la guerre, la mise en place, par la préfecture du Cantal, de services spécialisés suscitant une abondante correspondance (évaluation des logements disponibles, versement d’allocations, répartition des réfugiés dans les communes…). Pour le département, on estime à une bonne trentaine les convois à l’arrivée d’Aurillac, Mauriac et Saint-Flour, ce qui représente, pour la période août 1914-octobre 1918, un peu moins de 15.000 personnes. Cependant une grande partie de ces civils ne font que transiter par le Cantal. Dans une enquête menée a posteriori (1931) les services de la Préfecture arrêtent leur nombre à un peu moins de 3 000 à la fin de l’année 1917. Ces incertitudes statistiques traduisent les difficultés à inventorier ces populations en mouvement.

12 janvier 1915

10 R 128

La disparition du jeune René Chézeau

L’exode des populations chassées par les combats engendre des situations douloureuses. Ce courrier adressé au préfet du Cantal en témoigne. C’est l’histoire d’un petit garçon d’Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais) perdu par ses parents lors de l’évacuation de Liévin et qu’ils cherchent en vain depuis huit mois.

Après bien des déboires ils apprennent que leur fils est sain et sauf et qu’il a été pris en charge par une famille de réfugiés. Il vit dans un hameau de la commune de Saint-Mamet.

6 mai 1915

10 R 42

Le choc des cultures

Le dossier relate l’incompréhension entre des petits Parisiens et les personnes qui les reçoivent à Mourjou. L’aîné, Raymond se plaint de la nourriture qu’il reçoit et des insultes que lui et son frère essuient.

C’est l’envoi d’un télégramme à leur mère qui déclenche la demande d’enquête par l’œuvre des colonies de vacances de la Chaussée du Maine.

Inversement des maires se plaignent de l’attitude de certains enfants difficiles et de familles de réfugiés vivant dans l’oisiveté.

19 octobre 1914

10 R 42

L’affaire Kurtz-Canis met le feu aux poudres
L’affaire Kurtz-Canis met le feu aux poudres

Le journal La Croix du Cantal fait le récit des incidents qui se sont produits à Aurillac les 19 et 20 mai 1917. Le commandant de la gendarmerie, Kurtz, a fait mettre aux arrêts le sergent Canis, un blessé de guerre, parce que ce dernier ne l’avait pas salué. La rumeur de cette mise aux arrêts entraîne un vaste mouvement de solidarité pour le sergent. En fin d’après midi, des jeunes gens et jeunes filles ainsi que des adultes se massent devant la gendarmerie et conspuent le commandant. Cette manifestation d’hostilité dégénère et le logement de fonction de l’officier est totalement mis à sac. Profitant du désordre, certaines personnes s’en prennent aux épiceries voisines et dérobent des denrées.

Ces événements qui embrasent la cité géraldienne en disent long sur l’état d’exaspération de la population qui doit faire face à l’augmentation des prix, à l’angoisse de ne pas revoir des êtres chers et à l’absence de perspective de voir se terminer ce conflit rapidement. Au même moment, dans les tranchées, éclatent des mutineries.

Pour cet article le journal est en partie censuré car il s’en prend au maire d’Aurillac, François Volpihac (1911-1919), accusé de ne rien faire.

27 mai 1917

17 JOUR 11

Du sursis pour les fauteurs de troubles
Du sursis pour les fauteurs de troubles

Le journal Le Progrès du Cantal, dans son édition du 17 juin, rapporte les décisions du tribunal correctionnel d’Aurillac présidé par M. Godemel après l’arrestation des émeutiers et leur procès. Cette affaire, qui a secoué la ville, suscite l’intérêt des Aurillacois qui se sont déplacés en nombre au palais de justice. Certes l’atmosphère de l’audience demeure solennelle, comme il se doit, car le président du tribunal a la volonté de ne pas mettre de l’huile sur le feu. La présence sur les bancs des accusés de membres de familles honorablement connues sur la place d’Aurillac semble expliquer cette clémence.

39 prévenus, à l’exception de 2 enfants de moins de 13 ans qui ont été remis à leurs parents après admonestation, défilent devant le tribunal et tentent de minimiser leur participation aux faits.

À l’issue des réquisitions et des plaidoiries, seuls une femme et un homme sont condamnés à des peines de prison ferme. Les autres écopent de 5 mois à 8 jours de prison avec sursis.

17 juin 1917

19 JOUR 23

Les embusqués au front ! Les Murataises se mettent en colère
Les embusqués au front ! Les Murataises se mettent en colère

Cette affiche, manuscrite et anonyme (mais provenant de « mères et de femmes de mobilisés ») réclamant l'application de la loi Dalbiez (« assurant la juste répartition et une meilleure utilisation des hommes mobilisés ou mobilisables ») à Murat. Les épouses de combattants n’hésitent pas à mettre en cause nommément les « embusqués civils », en particulier des fonctionnaires :

Nous voulons que ces hommes partent
Nous voulons l’application de la loi
Nous voulons la
JUSTICE !!

1917-1918

1 J 484

Enquête sur l’attitude des femmes et des réfugiés
Enquête sur l’attitude des femmes et des réfugiés

La préfecture diligente une enquête auprès de tous les maires du département à propos de l’attitude des femmes de soldats mobilisés et des réfugiés recevant une allocation qui refuseraient de travailler. Dans le Cantal, l’appel de Viviani semble avoir été entendu puisque les réponses sont sans équivoque pour louer le travail des unes et des autres.

29 février 1916

8 R 24

La censure
La censure

Depuis le 5 août 1914, la presse est étroitement surveillée. Dans cette note, le général commandant la 13e région militaire rappelle les informations qui ne doivent en aucun cas filtrer dans les journaux : le nombre des morts lors des opérations, qui risque d’influencer le moral de l’Arrière ; les lieux précis de combats. C’est à la préfecture que les directeurs de publication doivent déposer les épreuves pour qu’elles soient visées par le secrétaire général. La censure s’applique aussi à d’autres informations, par exemple la mise en cause de personnalités politiques, les critiques sur la conduite de la guerre par le gouvernement.

28 juillet 1915

40 M 7

La carte postale au service de l’ennemi ?

La crainte de voir notre armement et autre matériel étudiés de près par les puissances de la Triplice pousse la gendarmerie à s’intéresser aux documents figurés. Ainsi le brigadier Rousselle mène-t-il une enquête dans les bureaux de tabac du canton d’Allanche pour trouver des cartes postales où figurent de l’armement. Dans son rapport, il signale la vente d’une série de 38 cartes postales mettant en scène canons de 75 et autres armements.

5 février 1915

40 M 7

Rapport à l’inspecteur d’académie du proviseur du lycée Émile Duclaux

Durant toute la guerre, les rapports mensuels du proviseur à l’inspecteur d’académie résonnent des conséquences du conflit sur le lycée. Il doit gérer l’utilisation d’une partie du lycée comme hôpital militaire temporaire. Il signale l’évolution des effectifs enseignant et scolaire ; il inspecte les classes et le travail des enseignants.

Dans son rapport d’avril 1915, il signale l’attrait que suscite sur les jeunes collégiens de troisième le départ des soldats et doit s’expliquer sur des propos pacifistes tenus par le professeur de philosophie, M. Volpilhac.

30 avril 1915

1 T 761

Économiser le carburant
Économiser le carburant

Le préfet Maurice Hélitas fait placarder dans le Cantal cette mesure qui vise à économiser l'essence et le pétrole. Ces produits ont été rationnés de 1917 à fin 1918. Des tickets de rationnement de 5 litres sont édités. Avec la mécanisation du conflit (aviation, chars d’assaut et transport de troupes), l’essence et le pétrole deviennent des produits hautement stratégiques.

17 novembre 1916

110 M 7/1

Fermeture des pâtisseries
Fermeture des pâtisseries

Le préfet Maurice Hélitas fait placarder dans le Cantal cette mesure qui vise à limiter le superflu et donc à économiser les denrées alimentaires de première nécessité (beurre, lait farine et sucre). Les pâtisseries, comme dans les autres départements français, sont fermées plusieurs jours par semaine. Se mettent alors en place des comités de répartition du sucre, de la farine, du blé et du charbon. La pénurie d’aliments et d'autres articles se développe assez rapidement après le début de la guerre. Dès 1915, on prévoit de rationner le pain. En 1916 la pénurie est telle que le marché noir se développe, les citoyens étant réduit à manger du pain noir. La récolte est mauvaise et la pêche est interdite.

En 1917, la population française est répartie en 6 catégories pour la mise en place de tickets de rationnement.

Le ravitaillement est l’obsession du gouvernement qui craint le mécontentement de la population et des soldats.

30 janvier 1917

110 M 7/1

La publicité s’empare de la guerre
La publicité s’empare de la guerre

Les publicitaires de toutes époques utilisent l’air du temps pour pousser leurs produits. Urodonal n’échappe pas à cette pratique. La guerre devient un levier pour vendre, soit en culpabilisant le consommateur, soit en lui proposant des produits indispensables aux poilus.

La tranchée qui nous est présentée est bien proprette et les poilus n’oublient pas l’apéritif. Le slogan « l’acide urique, c’est l’autre danger » est outrancier.

5 décembre 1915

Service éducatif des Archives départementales du Cantal

La une de La Liberté du Cantal
La une de La Liberté du Cantal

La presse salue ce jour comme le plus important. La teneur des articles est centrée sur l’Europe et l’on oublie ou n’omet le caractère mondial du conflit. Des interrogations sont soulevées sur l’avenir politique du vaincu. Nouvel Empire ou République, alors que ce pays est en proie à la révolution ?

11 et 12 novembre 1918

26 JOUR 16

Que retentissent les cloches de la victoire !

Toutes les préfectures de France et le gouverneur d’Alger ont reçu ce télégramme annonçant l’armistice, signé dans la forêt de Rethondes près de Compiègne. Le ministère enjoint de faire sonner les cloches dans les villes et jusque dans les moindres hameaux, et de faire donner le canon.

11 novembre 1918

8 R 40

La signature du traité de Versailles
La signature du traité de Versailles

La une de La Liberté du Cantal relate la signature du traité le 28 juin 1919 dans l’immense galerie des glaces du château. Les pourparlers avaient commencé dès le mois de janvier 1919. Pour les Français, il s’agit d’affaiblir et d’humilier durablement l’Allemagne ; pour le Président des États-Unis, il s’agit de créer les bases d’un monde plus pacifique : la création de la SDN (Société des Nations à Genève) reflète ce point de vue. De leur côté les Allemands ont le sentiment d’avoir subit un « Diktat ». Le traité de Versailles et les autres traités de paix (Sèvres, Trianon et Neuilly) détruisent les empires allemand, austro-hongrois et ottoman sur lesquels naissent ou renaissent des États en Europe centrale.

27, 28 et 29 juin 1919

28 JOUR 16

Une société traumatisée

La grande guerre a laissé des traces indélébiles dans les corps et dans les esprits de Français. La violence ordinaire et quotidienne de la guerre s’est insinuée dans les mentalités, à travers des millions de vies brisées et de familles endeuillées.

La France décide de rendre hommage à ses enfants morts pour la patrie. C’est ainsi que, presque dans chaque commune, un monument aux morts rappelle à tous l’effroyable boucherie et devient le lieu des commémorations qui rythment l’année civile. S’il honore ceux qui ont sacrifié leur vie à la patrie, il témoigne parfois d’une aspiration pacifiste, mais le plus souvent d’un sentiment patriotique ou doloriste. Le souvenir de la grande guerre pousse les anciens combattants à militer pour qu’elle soit la « der des ders ».

Le sacrifice des paysans cantaliens
Le sacrifice des paysans cantaliens

Les 8 156 « Morts pour la France » du Cantal (même si les recherches historiques les plus récentes proposent un chiffre plus proche de 10 000) sont classés selon leur arrondissement et selon leur profession. D’après le recensement de 1911, le Cantal compte 57 000 hommes de 15 à 60 ans. Parmi eux, environ 48 000 sont mobilisés en 1914. Un homme sur six a péri. Ramené au pourcentage de la population totale du département de 1911 (223 361), ce sont 4,5 % des habitants. Par comparaison, la France a perdu 3,61 % de sa population dans le conflit, et l’Auvergne 3,74 %.

Les paysans ont payé le plus lourd tribut à ce conflit. Ils représentent 71 % des morts du Cantal alors qu’au niveau national le pourcentage n’est que de 40 %. Ce désastre démographique vient s’ajouter à une baisse inexorable de la population du Cantal amorcée à la fin du XIXe siècle.

Années 1950-1960

3 R 51

« Mort pour la France »
« Mort pour la France »

En marge des transcriptions effectuées par les officiers d’état civil (maire ou adjoints), on trouve la mention « Mort pour la France », comme ici à Jussac.
Cette mention est fréquemment inscrite sur les plaques, stèles et monuments. Elle confère, selon la loi du 2 juillet 1915, « au nom de celui qui a donné sa vie pour le pays, un titre clair et impérissable à la gratitude et au respect de tous les Français ». Cette mention ne peut être gravée que si elle a été accordée à la personne que l’on veut honorer.

1916

2 E 83/31

Un élan de générosité : la souscription pour l’érection du monument aux morts
Un élan de générosité : la souscription pour l’érection du monument aux morts

Le coût, parfois élevé, de la construction d’un monument a conduit les communes à faire appel à la générosité des habitants. Dans le cas de Jussac, le monument est évalué à 15 000 francs. La loi du 25 octobre 1919 sur la « commémoration et la glorification des morts pour la France au cours de la Grande Guerre » établit le principe d'une subvention aux communes qui envisagent d'honorer le souvenir de leurs disparus. Le processus est alors engagé, complété par la loi de finances du 31 juillet 1920 qui fixe les barèmes et ouvre les premiers crédits. Divers décrets et circulaires du ministère de l'Intérieur précisent avec soin les compétences préfectorales, à la fois pour assurer le respect des dispositions légales propres aux monuments publics et pour faciliter les arbitrages dans les controverses apparues au sein de nombreux conseils municipaux.

1919

5 E 1382

Une cérémonie civique : l’inauguration du monument aux morts
Une cérémonie civique : l’inauguration du monument aux morts

Cette affiche décrit le déroulement de l’inauguration du monument aux morts de Pierrefort. Sur un fond tricolore se détachent les différents moments : la messe en l’honneur des morts, l’appel des morts, les différents discours des personnalités invitées et enfin le banquet, le tout accompagné par la fanfare de Saint-Flour.

Le souvenir de la guerre est entretenu par ces grandes fêtes civiques qui associent les enfants des écoles privées et publiques, les anciens combattants les représentants de l’État, l’Église et l’ensemble de la population dans un élan d’Union sacrée autour du sacrifice des soldats.

Les journaux d’après la guerre relatent systématiquement ces cérémonies et publient les discours des personnalités.

1921

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Messes au sommet

Ces deux photographies de messe en plein air, l’une au sommet du Griou et l’autre au sommet du Plomb du Cantal, en l’honneur des soldats morts pour la France, témoignent de la volonté de participer symboliquement au sacrifice des hommes pour la patrie. L’ascension de ces modestes sommets prend des allures de chemin de croix : le sacrifice eucharistique célébré au sommet de ces Golgothas cantaliens doit contribuer au salut de l’âme des Cantaliens ayant offert pour leur terre leur vie en sacrifice.

31 juillet 1916 et 21 août 1917

39 Fi 66 et 67

Deux soldats mutilés
Deux soldats mutilés

Plus d’un million de soldats reviennent mutilés de la guerre, amputés (comme c’est le cas ici), gazés ou défigurés – on les appelle alors les « gueules cassées ». Pour la plupart d’entre eux la réinsertion dans la vie sera très difficile.

1914-1920

43 PH 63 (hôpital de Vic-sur-Cère)

La salle des blessés
La salle des blessés

L’hôpital temporaire n° 23 de Vic-sur-Cère accueille de 30 à 240 personnes (y compris le personnel). Il est dirigé par les docteurs Robert puis Chadefaux et Chaumet.

1914-1920

43 PH 56 (hôpital de Vic-sur-Cère)

Deux infirmières occupées à des travaux de couture
Deux infirmières occupées à des travaux de couture

Au mois d’août 1914 arrivent les premiers blessés, qui sont soignés dans les six hôpitaux militaires temporaires, quatre à Aurillac, un à Saint-Flour et un à Vic-sur-Cère.

1914-1920

43 PH 18 (hôpital de Vic-sur-Cère)

La tranchée
La tranchée

Dès l’échec de la guerre de mouvement, les deux armées s’enterrent dans un vaste réseau de tranchées qui courent sur plus de 800 kilomètres du front occidental. Hautes de 2 à 2,5 mètres, reliées entre elles par des boyaux, elles deviennent le lieu de vie des poilus. Elles sont séparées des tranchées adverses par des millions de kilomètres de barbelé. Avec la pluie et la boue, elles deviennent rapidement d’immenses bourbiers. Les caillebotis sont une maigre consolation.

1915-1918

44 Fi 31

Chiens de guerre
Chiens de guerre

Dès le début des hostilités, les animaux sont utilisés. La première guerre mondiale a mobilisé des millions d’animaux : chevaux, chiens, pigeons, bétail. Ces animaux ont joué un rôle tactique, symbolique et alimentaire. Les animaux-soldats sont utilisés dans la cavalerie, l’artillerie, les transports et les transmissions. Des liens affectifs se créent entre les animaux et les soldats. Les chevaux sont utilisés dans la cavalerie et pour tirer les canons, les pigeons pour les messages. Sur la photographie posent les chiens de guerre qui servent eux aussi à transmettre des messages entre les tranchées ; ils sont de véritables agents de liaison.

1915-1918

44 Fi 35

Verdun, cote 304 : officiers avant l’assaut
Verdun, cote 304 : officiers avant l’assaut

Verdun est l’une des batailles les plus emblématiques de la guerre, de février à décembre 1916. Lorsque, le 21 février, l’état-major allemand lance l’offensive sur Verdun par une pluie d’obus, il a la volonté de percer le front et de saigner à blanc l’armée française. Pendant presque une année, des forts, des villages sont pris et repris. Les Alliés résistent et à l’issue de la bataille le front retrouve peu à peu la même place. Le général Pétain a gagné, au prix d’un sacrifice humain énorme 275 000 tués ou disparus côté alliés ; 240 000 côté allemand. La victoire, il l’a due à sa capacité à mettre sur pieds une véritable noria de régiments qui montent par la voie sacrée, ce qui permit de désengager plus rapidement les soldats de l’enfer de Verdun.

1916

44 Fi 32

Édifier les jeunes consciences du pays
Édifier les jeunes consciences du pays

Cet appel solennel lancé aux écoliers de France par le ministre de l’Instruction publique, André Honnorat (1868-1950), comporte deux aspects très différents. Dans un premier temps honorer, lors du 11 novembre 1920, la mémoire des enseignants morts pour la patrie par une lecture de certains de leurs écrits. Puis, dans un second temps, poursuivre les campagnes de générosité pour la reconstruction des régions dévastées.

15 octobre 1920

448 F 1

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