Aurillac Archives anciennes (antérieures à 1790) Série BB : Administration communale Délibérations des conseils de ville - Elections, nomination des maires, consuls, échevins, officiers de ville "Cinquiesme libre des délibérations du conseil de la ville d'Aurillac". - Assemblée présidée par le gouverneur. Celui-ci remontre la nécessité de mettre comme sentinelles "des gens capables, armez d'arquebouses". On fera cottisation de la somme de 2.000 livres pour la réparation des murailles, dont la ville paiera la moitié et le clergé l'autre. Le doyen et le chapitre de Montvert offrent de faire un don gratuit de 100 livres (18 février). - Assemblée présidée par le gouverneur. Pour satisfaire aux frais qu'il convient faire pour le fait des troubles, on "poursuyvra les consulats de Talon, de Veyre et de Tournemyre de rendre leurs comptes de l'argent qu'ilz ont entre leurs mains à cause des réparations des chemyns, pontz et passages depuis les derniers troubles". On convoquera les prévôtés pour le premier jour de carême prochain. Les trois centeniers devront rendre les 24 arquebuses à eux prêtées. Les réformés seront tenus de loger les soldats et de leur fournir des meubles, à la charge toutefois que les soldats paieront la dépense. Il y aura le lendemain montre générale à laquelle assisteront les consuls et officiers du roi (24 février). Assemblée présidée par le gouverneur. Le capitaine La Coignière voulant quitter la ville, si on ne le veut retenir, il est décidé qu'il fera une levée de 50 ou 60 hommes du pays qui seront nourris dans cette ville "durant ung mois par reng". On recouvrera des munitions de foins et pailles (1er mars). - Assemblée des délégués. Les 30 soldats du capitaine La Coignière seront logés dans les tavernes et cabarets (3 mars). - Assemblée présidée par le gouverneur, à laquelle assistent Jean Viguier, syndic et délégué de la ville de Maurs, et Guillaume de Rivo, syndic et procureur de la ville de Mauriac. Sur la remontrance du gouverneur que les 30 hommes du capitaine La Coignière ne sont pas suffisants pour assurer la garde de la ville, qu'il y avait plus d'un mois que lui, gouverneur, était ici à ses dépens, et que la cotisation de 2.000 livres n'avait pas encore été levée, l'assemblée décide d'envoyer à M. de Saint-Hérem pour lui rappeler d'envoyer, sur les deniers levés pour l'entretien de la gendarmerie, une somme suffisante pour payer la compagnie du gouverneur et les soldats de La Cognière, et d'exempter les prévôtés de toute contribution. Pour subvenir aux frais passés et à venir, on enverra Me Jean Boissadel à Paris obtenir commission du roi de lever la somme de 6000 livres sur les prévôtés. L'état du gouverneur sera continué pendant deux mois, et, à cette fin, on imposera les villes qui ne l'avaient pas encore été (8 mars). - Assemblée présidée par le gouverneur. Les srs Palach et Viguier rendent compte de leur voyage auprès de M. de Saint-Hérem. Il autorise la ville "à faire la compaignie de 300 hommes de pied soubz la charge de tel personnaige que par le sr de Nozières serait advisé, et aussi faire autres 50 arquebusiers audict sr de Nozières", mais il a refusé d'exempter les prévôtés de contributions (23 mars). Assemblée générale. Les consuls sont avertis que la compagnie du grand prieur d'Auvergne vient en garnison en cette ville, "chouse qui nous estoit de grande importance et une grande folle que la ville ne pourroit supporter". Le premier consul Palach et Jean Chanut iront supplier le grand prieur de ne pas envoyer de garnison, "attendu que en ladicte ville ne y a nulle sédicion et que tout le peuple, de quelque religion que ce soit y vit en bonne paix et pacification", ou du moins de n'envoyer qu'une partie de ses soldats, "la plus petite et le plus tard que faire se pourra". Le roi a imposé sur tous les habitants "tant ecclésiastiques que autres, exemptz et non exemptz", la somme de 1500 livres pour l'entretien des gens de guerre étrangers (17 mai). Assemblée des délégués. Lettres de M. de Saint-Hérem mandant aux consuls de "recevoir le sr de Nozières en son gouvernement, et de se saisir des réformés". Les consuls protestent de leur dévouement et de leur obéissance, "et qu'ils n'empeschent point que ledit sr de Nozières ne commande, attendu qu'il a déclaré ne vouloir gaiges ne estat, toutes foys que on le priera de n'estre poinct marry sy l'on envoyé devers Monsieur le grand Prieur pour le supplier de continuer toujours la bonne volonté qu'il nous a portée de nous exempter de garnison" (9 juin). - Assemblée des délégués. Pierre Passefont et Jean Viguier iront devers M. de Saint-Hérem pour recevoir ses instructions au sujet de la garde de la ville. Ils s'informeront comment le Bas Pays se comporte pour le paiement de la dernière crue, et si on paye "les deppoz et consignations que le Roy demande à présent des deniers demeurans oysifz ès mains des deppositaires de justice" (12 juin). - Assemblée des délégués. Le seigneur de Prantinhac apporte des lettres de M. de Saint-Hérem, du 27 juin, ordonnant de saisir promptement les armes des réformés, en leur baillant reçu et promesse de les leur rendre quand toutes choses seraient plus paisibles, et défendant auxdits réformés de sortir de la ville sans affaire urgente et de s'assembler plus de quatre. On signifie ces lettres aux réformés, qui, après avoir protesté, apportent leurs armes (29 juin). Assemblée des délégués. Le grand prieur d'Auvergne est arrivé avec sa compagnie pour tenir garnison, "combien que l'on vist en ladicte ville en bonne paix et pactffication". On décide qu'à l'avenir, pour la tuition et défense de la ville, on créera un capitaine général, "que illec a esté nommé Me Antoine Fortet", pour trois mois, à raison de 10 écus par mois, avec exemption de taille durant l'exercice de ses fonctions. Il aura toute puissance et "cohertion" sur les habitants, avec tel nombre de gens pour la garde des portes qu'il avisera. Il n'y aura que deux portes ouvertes les jours ouvriers, et une seule les jours de fêtes, à chacune desquelles il y aura dix hommes de garde pour le moins, "qui seront prins par reng, indifféremment, sans aucun excepter". On remontrera au grand prieur l'ordre et "vollenté" de la ville et on le suppliera d'exempter celle-ci de garnison ou d'en établir une, la moins nombreuse possible" (21 juillet). Nouveau consulat. Assemblée des délégués auxquels, se joignent les bailes et administrateurs des frairies : Jean Delolm et Bertrand Bonnet, de la frairie Saint-Jacques ; Guillaume Cabrespine et Pierre Varet, de la frairie Saint-Géraud, Jean Girou et Jean Bossac, de la frairie Saint-Marcel ; Géraud Picard, de la frairie du Corps de Dieu ; Jean Establie, de la frairie Notre-Dame ; Jean Borie, de la frairie Saint-Blaise ; Georges Lafon, de la frairie Saint-Martin ; Guillaume Longuebutte, de la frairie Saint-Jean ; Pierre Poteille, de la frairie Saint-Eloi. Jean de Sabatier, Bonnet Comard, Bernard Dumas, Antoine Cambefort, Pierre Delolm, Jean Delolm et Guillaume Courtès montrent qu'un édit du roi défendait de nommer consul aucun officier du roi, avocat ou procureur, et par suite qu'eux ne devaient pas être enrôlés pour être consuls. Le lieutenant général les somme d'assister à la séance, sous peine de 500 livres d'amende. Sont élus consuls : du pont et quartier d'Aurenque, Géraud Rebier et Raimond de Donne ; du pont et quartier des Frères, Pierre Labeau et Barthélémy Margraserra ; du pont et quartier des Ponts, Géraud Bovési et Guillaume Alem. Assiette des consuls : Géraud Rebier, Pierre Labeau, Raimond de Donne, Géraud Bovési, Barthélémy Margraserra, Guillaume Alem (3 septembre). - Prestation de serment par les nouveaux élus, en l'église Notre-Dame, par devant le lieutenant-général de Saint-Mamet. Ils se rendent ensuite à l'abbaye où ils sont reçus par Me Guy de Tournemire vicaire de l'abbé, en l'absence de celui-ci. Approbation, sur le rapport des auditeurs des comptes, des mises des consuls de l'année 1566-67, montant à la somme de 4.198 livres, 1 sol, 10 deniers (5 septembre). - Nouveaux conseillers. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administratrateurs des frairies. Sont élus : du pont et quartier d'Aurenque, Durand Palach, Michel Cambefort, Nicolas de Talon, Jean Chanut, Pierre Moles, Géraud Vigier, Blaise Pichot, Jean Bénésit ; du pont et quartier des Frères, Géraud Labeau, Jean Conhte, Jacques de Combes, Guillaume Maurie aîné, Antoine Leyritz aîné, Durand Salles, Gabriel Andrieu, Pierre de Crueghe puîné ; du pont et quartier des Ponts, Pierre Conhte, Guillaume Bonhore, Bonnet Comard, Bernard Dumas, Jean Delzoms, Jean Delolm, Guillaume Ficatel, Jean Revel (10 septembre). - Prestation de serment des nouveaux élus en l'église Notre-Dame, par devant le premier consul Rebier (12 septembre). - Assemblée des délégués. Les consuls des années précédentes remettront les arquebuses et autres armes qu'ils ont eu en garde (12 septembre). - Assemblée des délégués. La grande porte du château St-Etienne sera murée ; on entrera par la porte de la chapelle. Six hommes de garde seront mis au château. Les portes des Frères et du Buis seront ouvertes ; les autres seront fermées. On fera une autre porte à la porte Saint-Marcel. La maison de Malras sera fermée et l'on expellera ceux qui y sont logés. "L'exécuteur de la haulte justice sera gecté hors de la tour de la ville, et luy baillera on une petite loge dans la ville". On se procurera six quintaux de poudre et 500 boulets. Tous les habitants seront contraints de monter la garde ; il y aura 40 hommes pour faire sentinelle et ronde. A l'ouverture et fermeture des portes sera sonnée la seconde cloche de l'église paroissiale (15 septembre). - Assemblée à laquelle assistent Guy Caufeyt, Jean Rocquet et Bertrand Vernet, consuls, syndics et délégués de la ville et prévôté de Maurs ; Me Martin Cassanh, consul, Pierre Soustre, licencié, Guillaume de Rivo, syndic et délégués de la ville et prévôté de Mauriac ; Hugues Folrel, consul, et Me Pierre Boissadel, délégués de la ville de Salers. On alloue à l'élu Lacarrière la somme de 900 livres pour avoir obtenu commission du roi datée de Boulogne en août dernier, de lever sur les trois prévôtés la somme de 10.000 livres" pour satisfaire aux fraiz faicts pour le faict des troubles (18 septembre). - Assemblée des délégués. Le sr de Bezaudun est arrivé avec charge du gouverneur de lever 300 hommes dont le sr de Mornay devait venir faire la montre. On priera le sr de Bezaudun d'attendre le retour du consul Bovési d'auprès M. de Saint-Hérem (23 septembre). Assemblée des délégués. Le sr de Montfay et sa compagnie "qui estaient venuz en ceste ville" seront défrayés (3 octobre). - Assemblée dés délégués. Tous les deniers dépensés par les consuls pour le fait des troubles leur seront tenus en compte (13 octobre). - Assemblée des délégués. Le sr de Saint-Hérem, le grand prieur d'Auvergne "accompagnez des plus grandz seigneurs de la Lymanhe" sont arrivés avec leurs compagnies "follant le peuple". On attend au lendemain à leur faire remontrances (18 octobre). -- Assemblée des délégués. Les consuls emprunteront la somme de 60 livres à Me Jean Brepmar (21 octobre). - Assemblée générale. On commet des députés pour enquêter sur la "folle" et excès des soldats. Sont nommés auditeurs des comptes : Nicolas de Talon, Jean Chanut, Bernard Dumas, Durand Salles, Antoine Cambefort et Hugues Pichot (22 octobre). - Assemblée générale. L'assemblée nomme Jean Viguier, syndic de la ville de Maurs, son délégué pour obtenir du roi commission de lever la somme de 30.000 livres sur le pays, avec promesse de 800 livres s'il l'obtient. Pour éviter le trop long séjour des garnisons, on donnera pour un mois seulement à chaque homme d'armes 40 livres, et à chaque archer, 20 livres, "afin de les faire retirer hors de ceste ville et pays." A cette fin, on empruntera un écu à tous ceux qui n'avaient pas eu de garnison. Tous les deniers revenant bons à la ville tant à cause des réparations des chemins, ponts, que d'autres choses seront recouvrés. Dorénavant, il sera donné à ceux qui s'emploieront pour les affaires de la ville, savoir, à un homme de robe longue, 60 sols par jour, et de robe courte, 40 sols. Pour le fait de la police, sont élus Géraud Gard, licencié, Antoine Cambefort et Jean Delzons (25 octobre). - Assemblée des délégués. Le sr de Bezaudun sera retenu encore 15 jours avec une partie de sa compagnie. Le reste sera réparti à savoir 20 hommes à Marcolès et 30 à Maurs. Pour subvenir à l'entretien de ladite garnison, les consuls emprunteront à leurs prédécesseurs la somme de 700 livres sur celle dont ces derniers sont redevables à la ville (30 octobre). Assemblée générale. Michel Mercier, praticien, procureur de la ville et prévôté de Maurs, somme les consuls d'envoyer sur le champ l'élu Lacarrière à la cour pour obtenir commission des 30.000 livres, et lui seul. L'assemblée n'en maintient pas moins Jean Viguier comme son procureur (3 novembre). - Assemblée des délégués. Sur le refus des prévôtés de Maurs et de Mauriac de contribuer à l'entretien de la compagnie de 100 arquebusiers du sr de Bezaudun, la ville la congédiera, - d'autant que, par commandement du roi, le pays a déjà mis sus 800 hommes, - à l'exception de 25 soldats commandés par le sr del Pertus. La porte de Saint-Etienne sera ouverte alternativement avec celle du Buis. Celles d'Aurenque et des Fargues seront également ouvertes, mais on tiendra prêt tout ce qu'il faut pour les "muralher" (9 novembre). - Assemblée générale. Approbation des comptes des consuls de l'année 1567-68. L'intérêt de l'argent prêté par le sr Palach est fixé à 2 sols pour livre. On remet au sr de Carlat la somme de 500 livres promise pour les garnisons. La solde des soldats de la ville se montant à 200 livres, on retranchera 2 "corporals" de la ville et 2 de Saint-Etienne. On poursuivra l'abbé d'Aurillac pour la réparation dudit Saint-Etienne, pour le paiement de la prébende des régents, et les prêtres de l'église Notre-Dame pour faire la garde de la ville. Les portes demeureront fermées encore huit jours (22 novembre). - Assemblée générale. Arrivée du sr de Nozières avec charge de gouverneur des trois prévôtés ; il réclame les clefs de la ville. On le suppliera de surseoir à l'exécution de sa charge jusqu'à ce qu'autrement en soit ordonné par M. de Nemours et jusqu'après en avoir conféré avec les autres prévôtés. Les clefs resteront entre les mains des consuls. "Après a esté dict et déclairé vouloir obeyr à la volenté dudict sr gouverneur, et ont esté de adviz que l'on baillast une clef audict sr de Nozières, et une aultre ausdictz consulz" (24 novembre). 1569. - Assemblée générale. La ville a obtenu rabais de 10 livres sur la taille. On enverra des procureurs supplier le roi d'exempter ledit pays de garnison et gouverneurs autres que les consuls des villes, "considéré que, pour le présent, ne y avoit occasion ne nécessité", et de donner tout gouvernement auxdits consuls, avec pouvoir et puissance d'y mettre, le cas échéant, telle force quils aviseront pour la garde et tuition desdites villes et pays et "à iceulx bailler toute auctorité et puyssance de chastier les rebelles et désobéyssans de S.M. Et punir les malfacteurs, sédicieulx et mal vivans, selon l'exigence des cas". A la demande des habitants de la rue d'Aurenque, la porte du quartier sera ouverte ainsi que les portes de Saint-Etienne et des Fargues. Désormais, on ouvrira deux portes tous les jours "par reng" (3 janvier). Publication de la taille (1er février). - Assemblée générale. Pour rembourser le bas pays des frais faits pour obtenir commissions de l'imposition de 5 sols par muid de vin en chacune des villes des haut et bas pays sujettes à ladite imposition et de l'abolition de la subvention des dépôts et consignations et autres affaires, les prévôtés du haut pays paieront la somme de 2.000 livres. Le roi tient quitte le haut et bas pays de leur part de l'emprunt de 50.000 écus et de la levée des pionniers, contre une somme de 30.000 livres payable le 15 février entre les mains du trésorier de l'épargne. Jean Chanut ira à Saint-Flour assister au département de cette somme. Des lettres de M. de Saint-Hérem annoncent que les gens de Capdenac ont commis quelques "larrecins dans la prévôté de Maurs, et qu'il convenait de mettre une compagnie en ladite prévôté. Le château de Carlat étant "de grande importance pour la seurté de toutes lesdictes prévostés", celles-ci doivent contribuer à sa défense. Le sr Viguier a obtenu commissions de lever la somme de 28.500 livres pour les frais des troubles, d'être exempts de garnison, d'employer les deniers revenant bons des présidiaux à la réparation de la ville, et d'être exempts de gouverneurs, capitaines et gens d'armes autres que dudit sr de Saint-Hérem. Il a obtenu modération de l'emprunt demandé par le roi à 12.000 écus, et des pionniers demandés par le roi ou le duc d'Anjou son frère, à 300 au lieu de 700 (4 février). - Assemblée des délégués. Le sr de Naucaze, gouverneur de la ville de Maurs, remontre que ceux de la nouvelle religion font des "courses, murtres, volleries et pillages" sur les villages de la prévôté de Maurs, notamment Saint-Constans et Montmurat, que certains habitants de Maurs sont de connivence avec eux et leurs fournissent armes et chevaux. Il est décidé que le sr de Naucaze assemblera et conduira à Maurs 25 hommes de pied que le pays entretiendra pour un mois. Me Jean Viguier informera de "la prodition" et intelligence des habitants avec les réformés. On réparera les portes et murailles aux frais des habitants, et en cas de refus, on vendra leurs biens jusqu'à concurrence de la réparation à faire (10 février). Assemblée des délégués. Le sr del Pertus sera prié de rester à raison de 40 livres par mois, plus 40 livres pour l'entretien de 4 soldats (3 mars). - Assemblée des délégués. Le duc d'Anjou, frère du roi et son lieutenant général, demande aux gens du Haut et Bas Pays de faire apporter au magasin de Chatellerault 400 muids d'avoine, mesure de Paris, et d'envoyer 400 mulets "bons, sains, suffisans et capables à porter charges ordinaires et acoustumées". Le sr Passefont est député pour conférer à Saint-Flour avec les délégués des autres prévôtés (13 mars). Assemblée générale. Me Pierre Passefont rapporte qu'à l'assemblée des délégués à Saint-Flour on a décidé d'envoyer à Clermont "pour adviser et meurement délibérer" au fait des mulets et de l'avoine demandés par le duc d'Anjou, auquel on remontrerait l'impossibilité dans laquelle se trouve le pays de les lui fournir, "pour aultant que les compagnies et troppes de ceulx de la nouvelle religion soubz le seigneur de Montverd se achemynoient devers M. le prince de Condé, enlevèrent et prinrent par force ung grand nombre de mulletz appartenans aux muletiers dudict hault pays qui estoient descenduz, lorsque lesdites compagnies passoient ès pays de Viviers, Romagne, Quercy et Languedoc" ; et que, si le pays se dessaisissait des mulets qui restaient, le transport des marchandises serait impossible. En même temps on demanderait aux gens du Bas pays copie de la crue de 30.000 livres et des frais que lesdits prétendaient avoir faits pour raison de ladite commission. Et "en tant que le hault pays par cy-devant en toutes les affaires extraordinaires qui s'estoient présentez, avoit esté ordinairement surchargé par ceulx du bas pays, chouse de mouvaise et dommaigeable conséquence, avoit esté conclue pour y remédier" de faire appel et de poursuivre le recouvrement des sommes indûment levées. Pour y parvenir, on emploiera "aucuns seigneurs estans en court" et en considération de "leurs bienfaictz", on les gratifiera de quelque honnête présent. On demandera commission pour lever la somme de 4.000 livres "pour employer aux poursuytes desdictes affaires, gratiffication desdits seigneurs". Ledit Passefont et le sr Ymbert, de Saint-Flour s'étaient rendus à Clermont où ils avaient conféré du fait des 30.000 livres et avaient appris que, "par faulte de payer la somme de 10.000 livres, les commissaires dudict emprunt estoient prests à s'acheminer vers ce hault pays pour imposer lesdicts emprunts". Cest pourquoi ils avaient envoyé à Lyon Me Géraud de Chalvet, receveur de l'équivalent et du taillon pour emprunter ladite somme. Ledit Ymbert était allé avec un délégué du Bas Pays prier le duc d'Anjou de se contenter d'une levée de cent mulets dont les frais s'élevaient à 3.400 livres pour lesquels lesdits Passefont et Ymbert s'étaient engagés envers les échevins de Clermont. L'assemblée décide que lesdits délégués seront garantis et relevés indemnes de leurs dépens et dommages. Sont élus auditeurs des comptes, en remplacement de Louis Sabatier et Jean Julien, décédés, Jean Chanut et Bonnard Comard. Pour examiner les demandes de dégrèvement, sont commis les consuls avec deux hommes de robe longue, Mes Jean de Sabatier et Antoine Fortet, et deux de robe courte, Jean Chanut et Bonnet Comard. Lecture est faite d'une ordonnance de M. de Saint-Hérem, gouverneur pour le fait des troubles en Auvergne en l'absence du duc de Nemours, défendant à toutes personnes, de quelque qualité et condition qu'elles soient, de faire exercice d'autre religion que de la catholique et romaine, soit pour baptêmes, mariages, sépultures, prêches, prières, écoles et instruction de la jeunesse, "et enjoignant auxdits de la religion prétendue refformée qui ont enfans à baptiser, d'iceulx faire baptiser en leurs paroisses par les curez et viccaires selon la forme prescripte par ladicte esglise catholique, dans trois jours, et aussi de faire processions en ladicte ville et ressort pour rendre grâces à Dieu de la victoire qu'il luy a pleu donner sur ses ennemys". La porte Saint-Etienne sera ouverte comme les autres. Me Bernard Mosset fera rebâtir la porte de son jardin joignante la porte des Fargues (1er avril). Assemblée générale. Les consuls feront présent "à leur discrétion" à M. de Montal, nommé bailli du Haut Pays. Le prêcheur de l'Avent et du Carême sera gratifié de cent livres. Bonnet Comard, Guillaume Casses et Antoine Leyritz jeune sont élus pour le fait de la police pour six mois". A la requête des clercs de la basoche, il leur sera délivré six livres de poudre pour l'entrée du nouveau bailli. Le sr del Pertus remontre que " eulx qui estoient nommez à faire la sentinelle envoyoient des enfens et des gens qui n'estoyent capables, et estoit de nécessité de y pourveoir ; que aussi, à la fin du mois, il entendoit estre payé, autrement il vouloit quiter sa charge". Après la séance, les consuls décident de donner au sr de Montal, "pour sa nouvelle entrée", deux pièces, l'une de vin blanc, l'autre de vin claret, douze flambeaux, deux pains de sucre, deux boîtes de dragées, et deux fioles d'hippocras (20 mai). Assemblée des délégués. Le premier consul Rebier remontre qu'aucun habitant de la ville, pas même les gens d'église, ne veut faire sentinelle, et qu'on a eu avis que les habitants de Tulle avaient quitté leur ville à l'approche des réformés qui allaient se joindre aux vicomtes. On aura des "explorateurs à cheval et à pied" pour avoir des nouvelles de ce que font les ennemis. Le syndic de la ville et le consul Bovési poursuivront les consulats précédents en reddition de comptes. Tous les habitants catholiques et aptes à porter les armes les prendront à peine de prison et de cent sols d'amende. On sommera les magistrats de "cesser les cours", sinon pour les causes provisionnelles. On se rassemblera tous les jours à six heures du matin et deux heures de l'après-midi pour conférer des troubles. On ne contribuera pas à la défense de Saint-Flour, si cette ville ne veut contribuer à la défense d'Aurillac. A la garde des portes assisteront un consul, deux officiers du roi, deux marchands ou bourgeois, à peine de 20 sols d'amende (18 juin). - Assemblée générale. Les réformés font de nombreuses incursions aux environs de la ville. A St-Mamet, ils ont homicidé un prêtre et emmené un autre prisonnier. Enfin, 400 hommes à cheval et 400 à pied se dirigent de Quercy vers ce pays. On décide que l'on fera bâtir toutes les portes de la ville à l'exception de deux, et que 60 soldats seront commis à leur garde. On aura aussi 60 soldats étrangers qu'on logera dans les bonnes maisons de la ville et qui seront "souldoyés" par le pays. Toutes les troupes seront sous les ordres du sr del Pertus. Le clergé nommera un capitaine pour les gens d'église. Les consuls pourvoieront à la sûreté du château Saint-Etienne et des couvents des Cordeliers et des Carmes (28 juin). Assemblée des délégués. On enverra Aymar Gineste au Puy acheter deux charges de poudre. Les portes des Fargues et du Buis seront murée. Vu l'absence de M. de Saint-Hérem, on enverra vers Monsieur, frère du roi, pour obtenir permission de lever sur le pays un compagnie de chevaux légers et une enseigne de gens de pied sous tels capitaines qui seront nommés par le pays (6 juillet). - Assemblée des délégués. On fera remontrance au sr de Motgon qu'il n'a pas besoin de venir en cette ville qui a été exemptée de gouverneur par le roi ; qu'il est besoin de mettre une compagnie de cinquante hommes à cheval en la prévôté de Maurs, qui est "la bouche du pays". Par contre, il n'est pas besoin de mettre de forces dans la ville d'Aurillac qui a été toujours conservée sans aucune folle ne oppression des ennemis, d'autant qu'il y a cent soldats étrangers et quantité d'habitants bien armés (8 juillet). - Assemblée générale. Mes Jean de Sabatier et Jean Chanut iront en l'assemblée des prévôtés à Saint-Flour décider des mesures à prendre pour la tuition du pays (13 juillet). - Assemblée des délégués. L'assemblée de Saint-Flour a décidé de lever 50 chevaux-légers et 150 hommes de pied. Les réformés sont à Capdenac et à la Tronquière (25 juillet). Assemblée des délégués. Vu l'urgente nécessité d'assembler des forces "pour évader aux incursions qui se font journellement ès environs de la ville" on priera le sr de Messilhac d'assembler, sous l'autorité du sr de Motgon, 50 hommes à cheval, aux frais du pays, pour battre l'estrade (14 août). Cote E DEP 1500/32 Date(s) 1568-1569 Description physique Registre. - In-8° 151 feuillets, papier Commentaire Ancienne cote : BB 11 Mots-clés lieu Aurillac (Cantal, France)