Aurillac Archives anciennes (antérieures à 1790) Série BB : Administration communale Délibérations des conseils de ville - Elections, nomination des maires, consuls, échevins, officiers de ville "C'est le quatriesme registre des délibérations et actes publicques faictz en la maison commune de la ville d'Aurillac". - Nouveau consulat. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairies : Jean Revel et Amauri Ficatel, de la frairie Saint-Jacques ; Pierre Savy et Guillaume Casses, de la frairie Saint-Marcel ; Pierre Daniel de la frairie Saint-Biaise ; Guillaume Lyon, de la frairie Saint-Martin ; Hugues Puech, de la frairie Saint-Jean ; Raimond Conhte, de la frairie Saint-Eloi ; Guillaume Roque, de la frairie Notre-Dame ; Pierre Lasportes, de la frairie du Corps de Dieu ; Pierre Cantuéri et Pierre Cabrespine, de la frairie Saint-Géraud. Demande de Jean Chanut, Jean Conhte et Géraud Bovési, consuls l'année 1563-64, et d'Etienne de Cros aîné, Bonnet Comard, Guillaume Girou et Barthélémy Margraserra, consuls l'année 1562-63, de voir leurs comptes examinés. Protestation de Me Raimond Voltoire, "tant pour luy que ses consortz de la religion préthendue refformée, qui s'est oppousé à l'audition desdits comptes", disant que, par arrêt du conseil privé du 1er juin 1563, les comptes desdits Chanut et autres devaient être remis aux intendants des finances, pour que lui, Voltoire, et ses compagnons en eussent communication. Réplique desdits Chanut et Cros que leurs comptes devaient être ouïs "par le statut de séans". II est répondu aux deux parties que la séance du jour doit être uniquement consacrée à l'élection des nouveaux consuls. Le premier consul Veyre remontre que les réformés ont obtenu des lettres patentes datées de Cognac du 22 août, mandant "de recepvoir indifféremment les habitants de ladite ville de l'une et l'autre religion qui se vouldroient trouver à la création et nomination des consuls et conseillers, sans aucune distinction, mesmes ceulx de ladite religion, à l'exercice des charges de consuls et conseillers, s'ils y estoient esleuz". Il est décidé que quatre réformés assisteront à la présente élection : deux bourgeois, Georges Fereur et Jean Rey ; un licencié, Me Jacques Lacarrière, et un notaire, Me Raimond Voltoire, "sauf à leur faire plus ample déclaration de plus grand nombre pour l'advenir". Protestation des réformés qui déclarent en appeler au roi, "et, sans préjudice dudit appel, ont offert assister à la création desdits consulz". - Election des consuls : du pont et quartier d'Aurenque, Me Nicolas de Talon, docteur en médecine, et Pierre Moles ; du pont et quartier des Frères, Jean Destang et Durand Salles ; du pont et quartier des Ponts, Bernard Dumas et Guillaume Ficatel (31 août). Prestation de serment par les nouveaux élus entre les mains de Géraud de Saint-Mamet, lieutenant général, en l'église paroissiale Notre-Dame. Ils se rendent ensuite à l'abbaye où ils sont présentés par le premier consul sortant à Me Pierre de Saint-Marsal, vicaire général (6 septembre). - Nouveaux conseillers. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairies. Pierre Solier, docteur en médecine, Jean Prantinhac et Raimond Voltoire protestent contre l'élection des consuls, aucun des réformés n'ayant été choisi. Ils requièrent le lieutenant général d'ordonner "qu'ilz seront appelez et pourroient assister à la nomination et création des conseillers, à tout le moings aucuns et en grand nombre comme ceulx de l'aultre religion". Les consuls ont protesté qu'ils appelleraient "tel nombre de personnes que avoit esté dict" dans la sentence obtenue par les réformés, "requérans aussi que les habitans de ladicte ville fussent mis en protection et sauvegarde du roi à l'encontre desdits de ladicte préthendue refformée religion". Le lieutenant général fait, au nom du roi, inhibition et défense à toutes personnes de quelque état qu'elles soient, "de ne mesfaire ou mesdire ausdicts de ladicte religion habitans de ladicte ville", déclarant que le roi les a pris sous sa sauvegarde. Les réformés exposent que par divers arrêts et lettres patentes, les consuls des années 1561 et 1562 devaient présenter leurs comptes "de la prinse et recepte qu'ilz avoient faicte pendent les années de leurs consulats et du temps des troubles", aux intendants des finances, et que les consuls et habitants d'Aurillac ne pouvaient "poursuyvre aucune commission et lever aucuns deniers ny en asseoir et imposer en vertu des assemblées faictes en absence desdicts de ladite religion jusques à ce qu'ilz auroient rendu compte de ceulx qu'en avoient imposés, par devant lesdicts poursuyvans". Néammoins ledit Chanut et ses collègues, passant outre "avoient rendu quelque préthendu compte de la somme de 9.000 livres en la chambre des comptes" et voulaient à présent faire ouïr leurs comptes dans la présente maison commune, à quoi les réformés s'opposaient. Etienne de Cros et G. Girou pour eux et leurs collègues leur offrent de leur montrer leurs comptes. Le sceau et une clef de la trésorerie sont baillées à Amaury de Talon, le contrescel à Bernard Dumas, le bassin du Purgatoire à Pierre Moles, le bassin des cinq Plaies à Jean Destang, et le bassin des pauvres à Durand Salles. Le clocher de l'église Notre-Dame "se dépérit" et tombe en ruines. Pour le réparer et pourveoir aux frais des procès de la ville, les consuls lèveront pour cette année l'entrée du vin à la porte de la ville. Sont élus conseillers : du pont et quartier d'Aurenque, Jean de Veyre, Géraud Rebier, Géraud Vigier, Antoine Cambefort, Jean de Cinqalbres, Raimond de Donne, Etienne Careighac, Guillaume Casses, Louis Vernhes ; du pont et quartier des Frères, Géraud Gard, Guillaume Courtès, Etienne de Cros puîné, Géraud de Cinqalbres, Pierre de Combes, Jean Conhte, Antoine Leyritz puîné, Antoine Jaulhac ; du pont et quartier des Ponts : Hugues Pichot, Géraud Delolm, Pierre Delolm, Jean Moles, Géraud Bovési, Guillaume Bonhoure, Etienne Brolhat. Protestation de Raimond Voltoire de ce qu'aucun de la religion réformée n'avait été élu conseiller, et qu'au présent conseil on avait traité de diverses affaires qui étaient le fait d'un conseil général et non d'un particulier "comme es toit cestuy-cy, ainsin que l'avaient-ilz déclairés, auparadvant que commencer icelluy, à plusieurs de ladicte religion qui y se voulloient et pouvoyent trouver, lesquelz ilz avoient faict sourtir". Les consuls répondent "que, en leur baillant coppie desdictes procédures, que l'on leur feroit responce". Prestation de serment par les portiers : Jean Fraissi, des Frères ; Guilaume Maisonnade, de Saint-Etienne ; Antoine Ferrier, des Fargues ; Jean Rossignol, d'Aurenque ; Jean Varet, de Saint-Marcel (10 septembre). - Prestation de serment par les nouveaux conseillers, en l'église Notre-Dame, par devant le premier consul (12 septembre). Assemblée générale. On convoquera les prévôtés du Haut Pays pour décider du présent à faire à M. de Nemours, nouveau gouverneur pour le roi. On poursuivra le procès intenté à la ville par Me Géraud Bayort, prêtre, "pour estre payé et satisfaict de ses peynes et vaccations qu'il avoit exposés les deux années dernières à la régence des escolles de ceste ville, combien qu'ils ne l'eussent mis en charge, et que durant lesdictes années, il avoit jouy de la palmadelle". Géraud Bovési s'oppose à ce qu'on fasse procès audit Bayort. Jean Chanut réclame des auditeurs des comptes pour sa gestion et celle de ses collègues de l'année 1562-63. Protestation des réformés (11 octobre). Publication de la taille (1er novembre). Assemblée générale. Les comptes des consuls de 1562-63 seront remis au premier consul de Talon qui les communiquera aux gens de la religion réformée. Sur le rapport des auditeurs, on approuve les comptes des consuls de l'année précédente pendant les mois de novembre, décembre 1564, janvier, février, mars, avril et mai 1565, montant à "la somme de 2.635 livres, 6 sols, 10 deniers (19 décembre). - Assemblée générale. Plainte est portée par le sr Destang, contre les "merlussiers" qui empestent l'église Notre-Dame et le cimetière. Sur la requête des régents des écoles "que l'on les avoit faict venir de loing en ceste ville qui estoit une ville froide, en laquelle ilz n'avoient trouvée les escolliers telz que l'on leur avoit donné à entendre, et qu'on leur accorde, oultre leurs gages, quelque robbe, chandelles et boys", on leur done 40 livres de gratification. A Jean Roques, dit Moreau, Jean Noguier, dit Potelhe et Pierre Colonh, "pouvres gens" qui avaient fait service aux pestiférés, les consuls remettront une partie du blé de la Charité du Saint-Esprit. On poursuivra le chapitre Saint-Géraud pour qu'il baille aux régents des écoles la prébende théologale. Ceux qui ont des armes de la ville les remettront. Sont nommés auditeurs des comptes : Etienne de Cros, fils à Guillaume, Raimond de Donne, Etienne Careighac, Géraud Delolm (24 décembre). - Assemblée générale. Les comptes de Jean Chanut et de ses collègues ne seront examinés en conseil qu'après avoir été vus par les gens de la religion réformée. Vu le danger de peste, on n'ira pas cette année à Saint-Flour à l'imposition des tailles. Le présent de M. de Nemours s'élève à la somme de 4.000 livres. La requête de Guillaume de Crueghe, commissaire en l'artillerie, déclarant que les commissaires et canonniers de l'artillerie devaient être exempts de la taille et de l'entrée du vin, sera soumise "à gens de conseil" (28 décembre). 1566. - Publication de la taille (1er mars). - Assemblée générale. Nouvelle demande d'audition de ses comptes par Jean Chanut, et nouvelle protestation des réformés, qui déclarent toutefois "ne vouloir empêcher que les frays ordinaires de la ville ne leur fussent passez, protestant au surplus de la contravention aux ordonnances". L'assemblée décide que les deux parties délégueront chacune trois ou quatre personnages pour examiner lesdits comptes. Les consuls, de concert avec les délégués des autres villes et prévôtés du Haut Pays, députeront procureurs à la cour, pour faire opposition aux prétentions des gens du présidial de Riom, qui tâchaient "à faire unir le siège présidial de ceste ville au leur", et "où iceluy siège seroit supprimé, requérir la magesté du roy vouloir attribuer et unyr au siège du bailliage audict Orilhac, la cognoissance des cas royaulx du bailliage de Sainct Martin et de Carladez". On autorise Me Guy Chaumeil lieutenant du sénéchal de Quercy au siège de Figeac, à "mectre dans la ville deux traules de vin pour son boire, allant et venant en ceste ville" pour raison desquelles il ne payera aucun droict de entrée de vin". On donne à Jean Condamine et Jean Cantuéri la jouissance du fossé "et valat" de Ribes pour y mettre du poisson, à charge d'y faire les réparations nécessaires. "Pour ce que le pré des malades tombe en ruines devers la rivière, il sera baillé en afferme pour deux ou trois ans, avec charge d'y faire les réparations" (8 mars). Assemblée générale. Sur la remontrance des consuls qu'ils ont à nourrir 600 pauvres et que certains particuliers refusent de payer la rente de blé qu'ils doivent à la charité du Saint-Esprit, l'assemblée décide qu'ils prieront les officiers du roi de contraindre les ecclésiastiques à contribuer à l'aumône par cotisation, qu'il sera commis personnage pour faire contribuer les "redevables" et que ceux qui, ci-devant, ont fait la recette de la charité du St-Esprit, seront tenus d'en rendre compte. Les consuls de St-Flour demandant que ceux d'Aurillac leur payent la somme de 50 livres tournois plus les arrérages de quatre années pour les réparations faites aux ponts et passages, l'assemblée décide que les consuls actuels y satisfairont la présente année, et que, pour le reste, les Sanflorains s'adresseront à leurs prédécesseurs. Comme on a dépensé 700 livres pour la réfection du clocher de l'église Notre-Dame et qu'il reste encore à faire pour plus de 100 écus de réparations, les curé et prêtres de ladite église seront tenus de contribuer aux frais. Me Bernard Mosset ayant obtenu des dépens contre la ville, les consuls composeront avec lui. Requête de Me Jean de Cebié, licencié, lieutenant particulier au bailliage et siège particulier d'Aurillac, tendant à avoir attestation du conseil "qu'il estoit homme de bien, et qu'il avoit bien et deuement exercé son office de lieutenant particulier" parce que "l'on luy vouloit courir sus audict office". Le conseil donne l'attestation demandée, mais déclare que la ville ne fera pour ce fait aucune poursuite ni frais (27 mai). Assemblée générale. Les frais faits pendant les troubles par les villes et prévôtés d'Aurillac, Maurs et Mauriac se montent à la somme de 27.371 livres, 5 sols, 9 deniers, y compris la somme de 4.000 livres "qui par le-dict pays a esté accordée à ceulx de la religion que l'on dict refformée pour leurs frays faictz et intéretz par eulx soufferts". Les comptes susdits seront remis aux mains de Jean Chanut et de Jean Prantinhac. Les consuls de Talon et Dumas et le syndic Juéri se rendront à Saint-Flour à l'assemblée des quatre prévôtés (22 juillet). Nouveau consulat. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairies : Jean Ficatel, dit Colomb, et Guillaume Combes, de la frairie Saint-Jacques ; Pierre Fonrouge, de la frairie du Corps de Dieu ; Durand Malras, de la frairie Saint-Jean ; Jean Rotgier, de la frairie Saint-Blaise ; Guillaume Gaudel, de la frairie Saint-Martin ; François Burc et Jean Maury, de la frairie Saint-Géraud ; Bernard Vigier et Bernard Brolhat, de la frairie Saint-Marcel ; Jean Montamat, de la frairie Notre-Dame ; Mathieu Cézara, de la frairie Saint-Eloi ; ainsi que les représentants des réformés "suyvant la sentence de la court du bailliage" : pour bourgeois, Jean Prantinhac et Cézari Courtès ; pour clerc, Me Pierre Fonrouge, licencié, et pour notaire, Me Martin Capolel. Pierre Fonrouge et Géraud Vigier rappellent que suivant édit du roi, aucun homme de robe longue ne pourrait être nommé consul, "d'autant que l'on a enrollez Mes Jehan de Sabatier et Durand Palach, bourgeois, qui estoient graduez et licenciez". Sont élus : du pont et quartier d'Aurenque : Jean de Sabatier et Pierre de Tourdes, fils d'Antoine ; du pont et quartier des Frères, Géraud de Cinqalbres et Pierre de Combes ; du pont et quartier des Ponts, Guillaume Girou et Vincent Lavaissière. Assiette des consuls : Jean de Sabatier, Géraud de Cinqalbres, Pierre de Tourdes, Pierre de Combes, Guillaume Girou, Vincent Lavaissière (30 août). Prestation de serment par les nouveaux consuls, en l'église Notre-Dame, par devant le lieutenant général de Saint-Mamet. Les élus se rendent ensuite à la maison abbatiale où ils sont reçus par Me Guy de Tournemire, vicaire de l'abbé (1er septembre). - Nouveaux conseillers. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairies. Le grand sceau, la clé de la trésorerie et la clé des titres du collège sont remis au premier consul Sabatier, le contrescel à Géraud de Cinqarbres, le bassin du Purgatoire à Pierre de Tourdes, le bassin des cinq plaies à Pierre de Combes. Malgré les remontrances des réformés et de divers assistants, sur ce que le présent conseil devait être seulement consacré à l'élection des conseillers, l'assemblée décide que "tant pour satisfaire au parachèvement du clochier de l'esglise Nostre-Dame, par suyte des proucès et aultres affaires de ladicte ville, la présente année le droict de l'entrée du vin seroit levé à la porte de la ville par lesdicts consulz". Sont élus : du pont et quartier d'Aurenque, Nicolas de Talon, Pierre Moles, Durand Palach, Jean Chanut, Michel Cambefort, Guillaume de Saint-Mamet, Jean Colinet, Blaise Pichot ; du pont et quartier des Frères, Jean Destang, Durand Salles, Pierre Labeau, Antoine Leyritz aîné, Guillaume Maurie, Barthélémy Margraserra, Gabriel Andrieu, Pierre de Crueghe jeune ; du pont et quartier des Ponts, Bernard Dumas, Guillaume Ficatel, Jacques de Tournemire, Bonnet Comard, Jean Ponhet, Jean Delzons, Jean Delolm, Bernard Brolhat (6 septembre). - Prestation de serment par les nouveaux conseillers, en l'église Notre-Dame, par devant le premier consul Sabatier (8 septembre). - Assemblée générale. Les frais des consuls de Saint-Flour durant les troubles seront examinés par les délégués du pays, ainsi que ceux des gens de la religion réformée (14 septembre). - Conseil particulier. Le second régent des écoles qui quitte la ville sera gratifié de 6 écus pour ses peines (24 septembre). Assemblée générale. Il est décidé, à la majorité de 38 voix contre 24, que l'entrée du vin sera perçue par les consuls à l'entrée de la ville, "partant que ledict droict s'en levoit mieux, que l'on espargnoit le lief et les intérests des vins tumbés et aigris", malgré l'opposition de Césari Courtès remontrant que ledit droit avait été concédé "pour la fortification de la ville et non pour autres chouses, et que l'on ne pouvoit le lever que après que ledict vin avoit esté beu ou vendu, et que le vouloir lever par advant seroit une nouvelle imposition contravenant aux estatutz de la ville,... Et que le conseil qui l'avoit délibéré n'estoit assemblé que pour la création des nouveaux conseillers". Le lieutenant-général déclare toutefois que "avant que conclure audict faict que l'on verroit les privilèges de la ville" (4 octobre) Assemblée générale. Les consuls de Sabatier et Dumas iront à Saint-Flour assister à l'imposition des tailles. Ils demanderont aux élus et contrôleurs de mettre sus les frais de logis de la gendarmerie des srs de Caillac et de Brezons avec les autres frais des étapes des autres villes et prévôtés. Ils demanderont aux autres délégués de se joindre à eux pour poursuivre la suppression de l'office de contrôleur des tailles, qui coûtait 400 livres et était fort inutile au pays. Me Guillaume Bénésit, prêtre, se voit accorder l'ermitage et "reclusage" d'Aurenque, plus un habit et de l'argent des aumônes de la ville, selon ce que les consuls aviseront. Mathieu Cezara, chargé de l'horloge de la ville, recevra 15 livres de gage au lieu de 7, mais il paiera la taille. Sont nommés auditeurs des comptes : Michel Cambefort, Bonnet Comard, Jean Ponhet, Gabriel Andrieu (15 novembre). - Assemblée générale. Le consul de Sabatier annonce que le général Assolent est redevable à la ville de la somme de 7 ou 800 livres, provenant du subside mis par le roi sur l'entrée du vin, au sujet de quoi les consuls avaient fait composition. Syndicat est passé aux dits de Sabatier et Dumas pour recouvrer cette somme. Vu les larcins commis dans les jardins de la ville et des environs, au sujet desquels les habitants n'osaient porter plainte à cause des frais de justice, l'assemblée décide que les poursuites se feront dorénavant aux frais communs de la ville (20 novembre). 1567. - Assemblée générale. La taille imposée sur la ville est rebattue de 15 livres. Sur le rapport des auditeurs, les comptes des consuls pour les mois de septembre, octobre et novembre 1566, montant à la somme de 182 livres 4 deniers, sont approuvés. Le général Assolent a donné ordonnance de paiement des sommes dues à la ville pour l'entrée du vin, montant à 550 livres, 9 sols, 9 deniers, sur les receveurs Chalvet et Blanc qui les remettront aux consuls contre les reçus de l'argent perçu par la ville à cette occasion. On affectera aux malades et pauvres de la ville l'argent provenant de l'afferme de leur pré. Les gages d'Antoine Ferrier, portier des Fargues, sont portés à 6 livres comme ceux de ses confrères, "d'autant que sadicte porte estoit aultant ou plus pénible à garder que celle des autres, à cause des molins et service du gravier" (14 janvier). - Publication de la taille (31 janvier). Assemblée générale. Diverses requêtes en décharge de tailles seront examinées par quatre personnages nommés moitié par les consuls, moitié par les suppliants. Lecture est donnée des ordonnances du roi faites à Moulins le présent mois, déclarant "que pour donner ordre à la police des villes du royaulme et pourveoir aux plainctes qui avoient esté faictes, que les maires, eschevins, consuls, capitouls et administrateurs des corps des villes qui avoient eu cy-devant et avoient de présent l'exercice des causes civilles, criminelles et de la police, continueraient cy après seullement l'exercice du criminel et de ladicte police, sans pouvoir d'ores en advant soy entremectre de la cognoissance des instances civilles entre les parties, laquelle a été renvoyée aux juges ordinaires des villes... Et quant aux villes esquelles les officiers du roy ou des haults justiciers avoient la police et non lesdicts corps et communaultés, avoit voulu et ordonné que de chacun quartier ou paroisse fussent esleuz par les bourgeois et citoyens et habitans, ung ou deux d'entre eulx qui auroient la charge d'administration et intendence de la police et de tout ce qui en deppend, lesquels auroient puissance de ordonner et faire exécuter jusques à la valeur de soixante solz, sans que, contre leurs ordonnances et exécutions, on se puisse pourveoir en appel... Par l'article LXXIII, est enjoinct à tous officiers tenir la main à l'observance des édicts et ordonnances sur le faict des hospitaulx et revenus d'iceulx, afin qu'ilz soient deuement employez ès nécessitez des pauvres". Sont élus pour un an pour le fait de la police, Antoine Fortet, licencié, Raimond de Donne, Antoine Leyritz aîné, et pour le fait des hôpitaux, Pierre de Crueghe, conseiller au présidial, et Pierre Moles, marchand (28 février). Assemblée générale. "Les députés de la police" déclarent qu'ils ont commencé à "eschantiller les prix, aulnages et mesures". On décide que l'on affichera dans la maison commune un tableau, aux armoiries de la ville, des différents prix et mesures. On fera faire un tiers de quart pour mesurer le vin, et la coupe de l'huile sera réduite à douze "copelz". Le syndic Juéri prendra en main la cause de Raimond de Donne insulté dans l'exercice de ses fonctions par Durand Molinier. Les amendes qui se percevront à l'occasion de semblables procès seront au profit de la ville. Mathieu Belhomme, second maître régent des écoles, ne pouvant vivre avec Pierre Forguson, premier régent, car "ilz se entrebatoient ensemble et se oultrageoient les ungs les aultres", sera congédié avec une gratification de 6 livres (19 mars). - Assemblée générale. Le roi demande à la ville "de lui ayder par prest de la somme de mil escuz". Le consul de Sabatier et le greffier du consulat Hérault sont chargés de remontrer la grande pauvreté de la ville, par suite des troubles et de la peste (24 mars). Assemblée générale. Les consuls et commissaires établis pour la police examineront la question d'agrandissement du gravier "à l'endroit du molin de Ribes", le meunier offrant bailler une partie de son jardin, si la ville lui voulait donner en échange une partie du commun "del Barrat". Sur le rapport des auditeurs, les comptes des consuls durant les mois de décembre 1556, janvier et février 1567, montant à la somme de 826 livres, 1 sol, 7 deniers, sont approuvés. Le gardien de l'observance, qui a prêché l'Avent et le Carême, sera gratifié de 100 livres, et l'on écrira au provincial du même ordre de procurer un autre homme "sçavant" (7 mai). Assemblée générale. Vu la cherté de toutes denrées, et surtout du bois, on en fera venir par la Jordanne. On traitera avec Pierre La Condamine qui offre de "faire rompre certains rochers et passages estans en ladite rivière", pour le prix de cent livres. L'argent laissé par la dame de la Trelhe pour la construction du collège n'étant pas suffisant, "on poursuyvra, pour l'augmentation de ce revenu, deux prébendes théologales adjugées aux Régens, l'une, du chapitre de l'esglise Sainct Gérauld, et l'aultre de l'esglise Nostre-Dame, et on fera unyr pour l'advenir audict collège les maisons collégialles non espiritualisées qui avoient beaucoup de revenu". Les consuls "recouvreront deux ou trois matrosnes pour faire résidence à ladicte ville pour subvenir aux femmes ensainctes et prendre leurs enfans". La fontaine existant autrefois sur la place de l'Olmet sera remise et "conduite audict lieu aux frais des voisins à la charge que la ville les gratifiera de ce que sera advisé". On donne à titre d'investizon à Géraud Lacarrière, élu, un cazal et circuit "jouxte la tour et murailles entre les deux portes d'Aurenque", au cens de 2 cartes blé seigle payable annuellement à l'aumône de la Charité du Saint-Esprit. On poursuivra l'abbé d'Aurillac pour le faire contribuer à l'entretien d'un prêcheur et à la nourriture des pauvres. Raimond de Donne et Antoine Leyritz, commissaires pour le fait de la police remontrent qu'une pile du pont du Buis a besoin "de quelque peu de réparation" (25 juillet). Assemblée générale. Approbation des comptes des consuls de l'année 1563-64, montant à la somme de 6.093 livres, 16 sols, 11 deniers ; des comptes des consuls présents pour les mois de mars, avril et mai 1567, montant à la somme de 929 livres, 4 sols, 9 deniers, des comptes des consuls de l'année 1561-62, pour les mois de mars à août 1562, montant à la somme de 2.833 livres, 9 sols, 9 deniers. Protestation des réformés, les dépenses faites à l'occasion des troubles ne pouvant être examinées, suivant un arrêt du Grand Conseil (1er août). Assemblée générale. Le consul de Sabatier et le syndic Juéri iront à Saint-Flour à l'assemblée des délégués "des autres villes et prévostez pour déterminer du faict du nouveau subside du vin". Pour hâter l'achèvement du collège, on fera "permutation du domaine de Besse et afïar de Maynial, appartenans à ladicte fondation et de ladicte maison de la graveire et escolles de ceste ville avec une belle et espacieuse maison que le seigneur de Yolet avoit en la présente ville, appelée de Malras, qui estoit une maison composée de tout ce qu'il faut à un collège et preste pour mectre les régens dedans", ou bien on achètera ladite maison (17 août). Nouveau consulat. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairies : Pierre Cabrespine et Pierre Delprat, de la frairie Saint-Jacques ; Géraud Vigier et Jean Bénésit, de la frairie Saint-Marcel ; Jean Mérals et Pierre Cantuéri, de la frairie Saint-Géraud ; Géraud Rotgier, de la frairie Saint-Blaise ; Pierre Fons, de la frairie Saint-Martin ; Jean Calvet, de la frairie Saint-Jean ; Antoine Barreau, de la frairie Saint-Eloi ; Jean Farguier, de la frairie Notre-Dame ; Pierre Bécho dit Breysses, de la frairie du Corps de Dieu ; et pour ceux de la religion réformée, Antoine Couderc, licencié, Jean Fonrouge, Raimond Voltoire, Guillaume Maurie. Sont élus consuls : du pont et quartier d'Aurenque, Durand Palach et Michel Cambefort ; du pont et quartier des Frères, Géraud Labeau et Jean Conhte ; du pont et quartier des Ponts, Pierre Conhte et Guillaume Bonhore. Assiette des consuls dans l'ordre ci-dessus (5 septembre). - Prestation de serment par les nouveaux consuls en l'église Notre-Dame par devant le lieutenant-général. Leur présentation à l'abbaye où ils sont reçus par Guy de Tournemire, vicaire et représentant de l'abbé (7 septembre). - Nouveaux conseillers. Assemblée générale à laquelle assistent les bailes et administrateurs des frairies. Le grand sceau, les clefs de la trésorerie et des titres du collège sont remis au premier consul Palach, le contrescel à Michel Cambefort, le bassin du Purgatoire à Géraud Labeau, le bassin des cinq plaies à Jean Conhte, le bassin des pauvres à Pierre Conhte. Sont nommés conseillers : du pont et quartier d'Aurenque : Jean de Sabatier, Pierre de Tourdes, Jean de Veyre, Antoine Cambefort, Etienne Careighac, Guillaume de Tourdes, Guillaume Casses, Louis Vernhes ; du pont et quartier des Frères : Géraud de Cinqarbres, Pierre de Combes, Etienne de Cros, fils de Guillaume, Guillaume Courtès, Antoine Leyritz aîné, Pierre Savy, Jean Cantuéri, Pierre Cabrespine ; du pont et quartier des Ponts : Guillaume Girou, Vincent Lavaissière, Pierre Delolm, Jean Moles, Géraud Bovési, Hugues Pichot, Etienne Brolhat, Guillaume Alem. Prestation de serment par les portiers : Jean Fraissi, des Frères, Antoine Ferrier, des Fargues, Guillaume Maisonade, de Saint-Etienne, Pierre Rossignol, d'Aurenque, Jean Varet, de Saint-Marcel, et Marguerite Cabrespine, pour Bernard Salvage, du Buis (12 septembre). - Prestation de serment par les nouveaux élus, en l'église Notre-Dame, entre les mains du premier consul Palach (14 septembre). - Assemblée générale. Sont nommés auditeurs des comptes : Antoine Cambefort, Étienne Careighac, Géraud Bovési, Antoine Leyritz jeune. Délégués de la police (Antoine Fortet, Raimond de Donne et Antoine Leyritz se retirant au bout de six-mois et déclarant "ne s'en volloir plus mesler ne entremectre") : Pierre Fraissi, licencié, Etienne Careighac, Géraud Bovési. Après longue discussion, on décide d'abandonner toute transaction avec le seigneur d'Yolet touchant l'acquisition de sa maison de Malras, car "ladicte permutation estoit préjudiciable à la ville, d'autant que la maison de la gravieyra estoit noble, et ladicte maison de Malras roturière et rurale et litigieuse, et que pour raison d'icelle y avoit procès en la cour de Parlement entre les srs de Cusse et de Langhac contre ledict seigneur d'YeulIet". La ville contribuera pour 100 livres à la réparation de la fontaine de l'Olmet (19 septembre). Assemblée générale à laquelle assistent Annet de Miremont, doyen de l'église Saint-Géraud, Antoine de Pouzols, protonotaire apostolique, sacristain et chanoine en ladite église. La plupart des réformés sont sortis de la ville "et ne sçavoit-on la raison". Pour assurer la sûreté de la ville, on décide que les consuls lèveront le droit d'entrée du vin à la porte de la ville. On priera les seigneurs de La Prade et d'Estang "de venir en ceste ville pour commander aux habitants d'icelle". Il sera commis 12 personnages notables pour, avec les consuls, aviser à la défense de la ville ; ils pourront ordonner sur toutes choses comme par conseil général. Sont élus : Jean de Sabatier, Nicolas de Talon, docteur en médecine, Pierre Espinassol, licencié, Jean de Veyre, Géraud Rebier, Jacques de Tournemire, Jean Chanut, Bernard Dumas, Pierre Moles, Jean Brepmar, Pierre Delolm, Jean Colinet, avec lesquels le syndic de la ville aura voix délibérative (3 octobre). - Assemblée présidée par Guy de Miremont, bailli des Montagnes d'Auvergne, assisté des seigneurs de La Prade et d'Estang. On fera un rôle de tous les habitants aptes à porter les armes, ainsi que des armes qui sont en la ville. Les hommes seront répartis en centaines et dizaines. Aucun réformé ne pourra rentrer dans la ville, "Et nous, bailly, avons permys et permettons aux habitans de ladicte ville de prendre les armes, soy assembler, sonner taborin et desplyer enseigne pour le service du roy". Il sera tout d'abord établi 3 centeniers qui auront chacun sous leurs ordres 5 dizainiers. Sont nommés centeniers : du quartier d'Aurenque, Michel de Rebier ; du quartier des Frères, Pierre Parizot, licencié ; du quartier des Ponts, Antoine Tremolet, licencié. Dizainiers : du quartier d'Aurenque, Antoine Cambefort, Pierre de Tourdes, Patris du Serieys, François Moles, François Barata ; du quartier des Frères, Amaury de Fraissi, licencié, Guillaume Courtès, Pierre de Combes, Pierre Dumoulin, Jean Textoris ; du quartier des Ponts, Jean Bladanet, Bernard Dumas, Jacques Delolm, Etienne Brolhat (7 octobre). - Assemblée tenue par les délégués de la défense de la ville. A la demande de Jean de Sabatier, on nomme Durand Palach capitaine à sa place. L'artillerie de la ville sera montée et les arquebuses et autres harnois nettoyés ; 4 soldats seront mis au château Saint-Etienne et quatre autres au couvent des religieuses du Buis. Les consuls de Maurs seront secourus de 10 livres. Les habitants seront tenus de faire sentinelle et garde "comme seront rangez par les consuls ou autre députés". Pour "secourir à la gardedes portes", seront employés aux dépens de la ville Guillaume et Jacques Juliens, frères, lesquels "assieront les sentinelles avec Jacques Delolm et Jacques Fayo". Les portes Saint-Etienne et Saint-Marcel demeureront fermées durant les troubles ; celles des Frères et du Buis seront ouvertes un jour, et celles des Fargues et d'Aurenque un autre. Si l'on est contraint de n'ouvrir qu'une porte, ce sera celle des Fargues. Le pont-levis des Frères sera levé. Toutes les clés des portes seront mises ès mains de Jean Conhte, consul. Tous les jours, 4 habitants et 4 hommes d'église seront mis à chaque porte, ainsi qu'un consul. Les consuls feront provision de 12 charretées de chaux et de sable nécessaires pour la fabrication du mortier. Pour satisfaire à ce que dessus, les consuls mettront chacun 10 écus dans une bourse ès mains du premier consul. Ils devront faire rapport au conseil dans trois jours (8 octobre). - Assemblée tenue "en l'auditoire royal de la court du bailliage" sous la présidence du bailli. Les réformés qui étaient sortis de la ville commençant à y revenir, on décide de ne pas les laisser rentrer. Quant à ceux qui sont restés, on les laissera en paix, mais on les dessaisira des armes qu'ils pourront avoir. On fera vider la ville à Guillaume Verdier, libraire pour "aucunes causes et considérations". Jacques Delolm et Jacques Baduel sont adjoints aux frères Julien "tant pour la garde des portes que pour poser la sentinelle et corps de garde", aux gages de 10 livres par mois. Les chanoines de Saint-Géraud seront tenus de fournir pour la garde des portes 2 hommes le jour et un la nuit, et les prêtres de l'église Notre-Dame, 4 hommes le jour, et 2 la nuit. On promet à Géraud Barrau 100 sols par mois, pour sonner du tambourin, faire l'assemblée et corps de garde et poser les sentinelles (9 octobre). - Nomination par le bailli d'Antoine de Veyre comme centenier à la place d'Antoine Tremolet qui "s'en allait au service du roi en la compagnie du seigneur de Caillac". Prestation de serment des centainiers et dizainiers (10 octobre). - Assemblée présidée par le bailli. Pour mieux assurer la sûreté de la ville, la foire du 14 octobre se tiendra au commun appelé La Prade. Le consul Jean Conhte, chargé de la garde des clefs, fera coucher chez lui 2 ou 3 soldats (13 octobre). - Assemblée générale présidée par le bailli. Pour conduire plus secrètement les affaires, les 12 personnages précédemment élus en décideront avec les consuls et les députés du clergé, de la noblesse et du tiers état, et leurs décisions auront la même autorité que celles prises en conseil général. Les habitants seront tenus de faire en personne la garde des portes ou de fournir un remplaçant (16 octobre). - Assemblée des délégués. Le droit de l'entrée du vin sera levé par le consul Jean Conhte (19 octobre). - Assemblée des délégués. La porte du jardin de Bernard Mosset sera murée. On louera à demoiselle Isabeau de Lavassor sa maison pour le logis du bailli, à raison de 100 sols par mois. On enverra du vin au bailli à tous les repas. Deux soldats seront commis jour et nuit à la garde du château Saint-Etienne. Ils seront nourris par la ville. On lèvera le pont-levis des Cordeliers. Les maisons des réformés seront visitées et leurs armes saisies. On achètera deux douzaines de bois de piques (20 octobre). - Assemblée des délégués. Le bailli sera requis de faire publier à son de trompe défense de tirer coups d'arquebuse ou de "pistolle", la nuit, "dès que la sentinelle sera posée" ; de faire défense à tous les réformés, tant hommes que femmes, de s'assembler "ne parlementer les ungs avec les aultres" et de sortir hors de la ville, sous peine de n'y plus rentrer ; d'ordonner à tous les réformés qui étaient sortis de la ville le 30 septembre dernier, et qui s'étaient retirés dans les environs, d'avoir à quitter le pays. Il n'y aura plus qu'une porte ouverte à la garde de laquelle seront commis un consul, Jean Julien, et "tel autre nombre de gens d'apparence qui par lesdits consuls sera advisé" (21 octobre). - Assemblée générale. Pierre Passefon, juge d'appeaux de Carladès et Jean de Sabatier, licencié, iront assister à Saint-Flour au répartement du tiers de la somme de 100.000 livres imposée par ordre du roi sur le tiers état du Haut pays pour la solde des gens de guerre levés pour la sûreté dudit pays. Ils feront remontrances que le pays ne doit supporter que le quart de ladite somme. Ils prieront le gouverneur, M. de Saint-Hérem, de bailler à la ville "des forces nécessaires pour ce que somes en plus grand danger que ville du pays" (26 octobre). Assemblée présidée par le bailli. Vu le danger "en quoy le pays estoit à cause des gens de la nouvelle religion qui s'estoyent assemblez en armes et estoyent devant la ville de Roddez", et les recommandations de M. de Saint-Hérem de "préparer forces et munitions et fournir la ville de pouldres, bolletz et autres munitions", le droit d'entrée du vin sera mis en afferme et baillé au plus offrant, et les consuls rendront compte de l'argent qu'ils en ont perçu. L'unique porte ouverte sera gardée par 20 hommes avec un officier du roi et un consul (1er novembre). - Les consuls mettront entre les mains du premier consul Palach 20 écus chacun pour acheter de la poudre (2 novembre). - Assemblée présidée par le bailli. On décide à nouveau que l'on fera publier la mise en afferme du droit d'entrée du vin (3 novembre). - Assemblée des délégués. Pierre Passefont et Jean de Sabatier rapportent que le tiers de la somme de 100.000 livres imposée pour la solde des gens de guerre sera levée sur le Haut pays, "saulf de recourir sur ceulx du bas pays ce que pourrait monter s'ilz en avoient trop mis". Le receveur La Roche s'est chargé de ladite cueillette, à raison de 8 deniers tournois pour livre. M. de Saint-Hérem a promis d'envoyer les troupes qu'on demanderait. Il a nommé son gouverneur ès trois prévôtés d'Aurillac, Maurs et Mauriac, Gabriel de Montal, seigneur de Nozières, qui était déjà arrivé en la présente ville. Le syndic Juéri poursuivra ceux du clergé à contribuer "à la réparation de la ville" (7 novembre). - Assemblée des délégués à laquelle assisse à la fin le sr de Nozières. Les consuls en charge depuis 15 ou 20 ans seront tenus de rendre compte de leur gestion "et prester le reliqua". Vu "le divorce" entre ceux que l'on avait commis capitaines pour la garde de la ville "on nomme le seigneur de Volpilière leur capitaine général ; il sera aidé d'un lieutenant et d'un enseigne. Tous les manants seront invités à faire provision de vivres, et ceux qui en auront le moyen, à faire moudre du blé pour trois mois. Défense est faite de sortir la nuit "sans chandelle". Les réformés ne pourront "dessaisir leurs maisons de leurs meubles pour les faire transporter hors de la ville, sous peine de confiscation. Les étrangers de la dite religion seront contraints de vider la ville dans les trois jours. Les murailles seront réparées et les 300 hommes enrôlés feront sentinelle de nuit. Les autres habitants feront la garde des portes le jour. Les clefs de la ville seront remises au sr de Nozières. Un consul assistera chaque jour à l'ouverture des portes. Bernard Mosset fournira contre paiement, deux quintaux de poudre dans 8 jours (10 novembre). - Assemblée présidée par le sr de Nozières, gouverneur de la ville. Pierre Passefont et Jean Chanut iront à Saint-Flour entendre instructions de M. de Saint-Hérem (12 novembre). - Assemblée présidée par le gouverneur. Il est enjoint aux consuls de fournir la maison de céans de 6 quintaux de poudre et de 3 quintaux de plomb dans 10 jours, sous peine de 500 livres d'amende et de prison. Ils devront faire montre dans quatre jours de 400 hommes en armes. Les jardins attenant aux murailles "seront prins pour acoutrer les fossez d'alentour" ; les habitants des paroisses voisines seront contraints d'y venir faire manœuvres et bouades. Les portes d'Aurenque, du Buis et de Saint-Marcel seront murées. Les consuls ne pourront sortir de la ville jusqu'à ce qu'ils aient exécuté ce que dessus. Le consul Jean Conhte empruntera la somme de 500 livres ; pour se rembourser, il percevra l'entrée du vin jusqu'à concurrence de ladite somme qui sera consacrée à l'achat de poudre, salpêtre, boulets. Les consuls fourniront chacun dix écus (13 novembre). - Assemblée présidée par le gouverneur. Le dimanche suivant 23 novembre, sera faite procession générale "pour exorter le peuple à prier Dieu que nous vuelhe préserver de noz ennemys et donner victoire au Roy". Les srs Passefont et Chanut font rapport que M. de Saint-Hérem a décidé d'envoyer une compagnie de gens à cheval et une autre de gens à pied pour départir sur ce pays. Après le départ du gouverneur, on décide que "pour qu'il ayt la ville en meilleure recommandation", on lui fera présent d'une pièce de vin blanc "et d'une autre de vin clairet (21 novembre). - Assemblée présidée par le gouverneur. Le capitaine Lacognière est arrivé à Arpajon avec une compagnie de gens de pied ; on retiendra dans la ville 20 de ces soldats, autres 20 de la ville, plus les cinquante chevaux que M. de Saint-Hérem avait donnés au sr de Nozières ; desquels 40 soldats ledit Lacognière sera capitaine. Les habitants, "mesmes les plus grands, iront faire la porte comme seront mandez". On donnera au gouverneur comme logement la maison d'Ysabeau Lavassor (24 novembre). - Assemblée présidée par le gouverneur. L'arrivée du sr de Motgon avec cent chevaux-légers est annoncée (25 novembre). - Assemblée des délégués. Les consuls n'ayant pas d'argent, le premier consul Palach empruntera 500 livres dont il se paiera sur l'entrée du vin. Les seigneurs Destang et Delcroze seront remerciés de la peine qu'ils ont prise pour la ville et gratifiés de vingt livres chacun, sans compter le paiement de leur dépense. Guillaume Julien sera retenu, aux gages de quinze livres par mois, plus dix livres qu'il recevra pour ses services passés. Géraud Capmas aura dix livres par mois, outre cinquante sols qu'il recevra pour la peine qu'il a prise à faire monter l'artillerie (26 novembre). - Assemblée présidée par le gouverneur. Les soldats du capitaine Lacognière seront répartis : 30 à Glénat, 20 à Marcolès, 30 à Maurs, 20 à Calvinet (29 novembre). Assemblée présidée par le gouverneur. Tous ceux qui auront à vendre du foin et de l'avoine, seront tenus de les vendre aux arquebusiers à cheval à raison de 8 sols le quintal pour le foin, et 10 sols pour l'avoine (7 décembre). - Assemblée présidée par le gouverneur, à laquelle assistent Gaspard et Bertrand Vernete, consuls de Maurs, Jean Bezet, consul de Mauriac et Antoine Danjolie, de ladite ville. Le gouverneur remontre que depuis qu'il est arrivé en la présente ville, il a entretenu un grand nombre de gens à ses propres frais et dépens, "ce qu'il ne pouvoit supporter". Il lui est fait réponse que ces dépenses regardent M. de Saint-Hérem qu'ils supplieront de les payer, sinon "que le pays ne seroit pas ingrat" (12 décembre). - Assemblée générale. Approbation des comptes des consuls de l'année 1562-63 pour les mois de septembre à mai, montant à la somme de 3.791 livres 7 sols, 9 deniers. Pour cette année on n'enverra point à Saint-Flour pour l'imposition des tailles ; on recommandera la ville à l'élu Cabrol. Les 500 livres empruntées à Guillaume Girou à l'occasion des derniers troubles lui seront remboursées avec les intérêts. La requête des habitants du Buis demandant que leur porte soit ouverte est accueillie, à charge pour les habitants de la faire murer de nouveau en cas de nécessité (12 décembre). - Assemblée présidée par le gouverneur. Celui-ci annonce qu'il a reçu l'ordre de M. de Saint-Hérem d'aller le rejoindre avec sa compagnie. Il laisse pour la garde de la ville le sr de la Volpilière et les soldats du capitaine Lacognière ; il recommande qu'il soit commis à la garde des portes des gens des plus notables pour éviter tout débat entre quelque menu peuple et les soldats étrangers (19 décembre). 1568. - Assemblée des délégués. Le sr Passefon aura pour les frais de son voyage à Saint-Flour 30 livres, et le sr Chanut 18 (8 janvier). - Publication de la taille (30 janvier). Cote E DEP 1500/31 Date(s) 1565-1568 Description physique Registre. - In-folio 146 folios papier Commentaire Ancienne cote : BB 10 Mots-clés lieu Aurillac (Cantal, France)