Archives du Cantal

Bulle du pape Clément X en faveur de la confrérie des Agonisants de Salers (13 août 1670)

La bulle est l’acte le plus solennel de la chancellerie pontificale. Elle tire son nom du sceau rond (en forme de bulle) en plomb portant, au recto, les figures de saint Pierre et de saint Paul et, au verso, le nom du pape (CLEMENS PAPA X) ; le verso est ici agrémenté d’étoiles, meuble héraldique des armoiries de la famille romaine Altieri, dont Clément X (né 1590, élu 1670 et mort en 1676) était issu. L’acte est daté des ides d’août (13 août 1670) dans la première année de son pontificat (élu pape le 29 avril, il fut couronné le 11 mai), depuis Sainte-Marie-Majeure, c’est-à-dire du palais du Quirinal (aujourd’hui résidence officielle du président de la République italienne). La bulle de plomb est attachée au parchemin par des lacs de soie jaune et rouge.

L’écriture est encore gothique, mais c’est un gothique fossilisé, difficilement lisible, qui sera finalement abandonné à la fin du XIXe siècle par la chancellerie pontificale. Le texte commence par la formule, encore en usage dans les bulles actuelles : « [Nom du pape], évêque, serviteur des serviteurs de Dieu ». La première ligne est ornée de feuillages caractéristiques. Sur le repli, en bas de la bulle, on lit la mention autographe de la publication, le 7 octobre 1670, dans son diocèse de Clermont (auquel appartenait alors Salers comme tout le nord du Cantal actuel) de cette bulle par Gilbert de Veiny d’Arbouze (évêque de Clermont, 1664-1682).

La confrérie des Agonisants, fondée en l’église Saint-Mathieu de Salers, avait pour objectif d’obtenir à ses membres, hommes et femmes, la grâce de regretter leurs fautes à l’heure de la mort, de ne pas mourir en état de péché mortel, et d’éviter ainsi la privation du salut éternel. Moyennant divers exercices spirituels, accompagnés de la confession sincère des péchés et de l’assistance à la messe, les confrères pouvaient obtenir, avec l’indulgence plénière, la pénitence finale, c’est-à-dire l’assurance de pouvoir regretter sincèrement leurs fautes au moment de leur agonie. Les confréries de ce type, répandues partout dans le monde, devaient être approuvées par le pape, seul dispensateur ici-bas, selon la théologie catholique, du trésor spirituel des indulgences.

Archives départementales du Cantal, fonds Ribier en cours de classement.

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