albums de photos
Dans le jardin de Jeanne-Eléonore
Gilbert Delrieu est un photographe de l’imaginaire. A l’instar d’un héros de mythe, simple mortel ayant surpris au détour d’une clairière nymphes ou farfadets inconscients de sa présence, il a saisi sur le vif les marionnettes qui s’égayaient dans son jardin, après la pluie. Suite à une grosse averse, raconte-t-il, il aurait découvert ses coquelicots tout juste éclos en piteux état, malmenés par le mauvais temps et tristement dépourvus de leur fière corolle. Toutefois, il ne lui aura fallu qu’un coup d’œil pour découvrir, sous cette façade désolée, le monde merveilleux qui prenait vie. Juchés sur leur tige, les pistils devinrent subitement de petites têtes couronnées, vêtues de robes, capes et autres habits de fête, apparaissant au gré des avaries du vent les uns mélancoliques, les autres enjoués, d’autres encore pris dans un jeu de séduction. Chacun affiche sa personnalité, chacun raconte son histoire, pour peu que l’on écoute son imagination.
Si ce que nous voyons aujourd’hui laisse la place à cette double interprétation, les sujets étant à la fois fleurs et personnages, nous le devons sans conteste au talent du photographe. A son œil qui a su déceler le potentiel de ces fleurs fanées tout d’abord, et à son talent qui lui a permis de trouver le bon angle pour partager avec nous ce que son imagination lui faisait voir. Offrant une représentation du réel, il attire l’œil du spectateur sur un sujet particulier et nous invite à modifier le regard que nous lui portions dans la vie quotidienne.
Nous le devons également à ses choix de couleurs. Les clichés mêlent de manière harmonieuse le noir et blanc et le dégradé d’une teinte. Il ne s’agit pas là d’une retouche effectuée a posteriori grâce à un logiciel informatique bien connu. Ces images ont été réalisées avec un appareil photographique numérique, mais ont été tirées telles qu’elles ont été prises, sans aucune modification postérieure. En tant que photographe, Gilbert Delrieu a fait le choix de travailler à la manière des professionnels de l’argentique et de mener une réflexion sur les réglages préalables de son appareil. Ce sont donc des dosages de couleurs déterminés en fonction des sujets et des situations qui donnent naissance à ces photographies originales.
Cette maîtrise des techniques, ajoutée à la capacité de montrer au public sa vision personnelle d’un sujet a priori banal, font de Gilbert Delrieu un digne représentant du 9e art, un art qui nous invite à regarder le monde avec des yeux neufs.
A cette collection de coquelicots s’ajoutent deux petites séries en couleur, l’une jouant sur le mouvement et l’autre élevant les alkékenges, ces petites cages végétales, au rang d’objets d’art. Pris hors de leur environnement, gorgés de couleurs vives, ils charment l’œil tout en dégageant une impression de pureté.
Il ne manquera que le subtil parfum des fleurs pour faire de votre visite une agréable balade dans ce jardin merveilleux.
Lucie Dorsy
Directrice des Archives départementale
Mémoires du Cantal palimpsestes de Benoît Bauzil
Deux ans après sa première exposition aux Archives départementales du Cantal, Benoît Bauzil est de retour avec une nouvelle collection de palimpsestes modernes. Mais alors que la première était consacrée à Aurillac, celle-ci prend de l’ampleur et nous présente, comme un puzzle lacunaire, des fragments provenant des quatre coins du département. De croix en fontaines, de moulin en châteaux, il nous emmène découvrir ou redécouvrir à sa suite le patrimoine cantalien, notre mémoire.
Palimpsestes modernes, ai-je dit, car palimpsestes de papier. A l’origine, le mot désigne les parchemins dont le contenu, devenu inutile, est gratté afin que les pigments de l’encre s’atténuent et laissent la place à un texte nouveau. Le papier, trop fragile, ne peut se prêter à un tel traitement, et la motivation économique qui poussait les scribes à récupérer le parchemin n’est pas celle qui anime l’artiste. Cependant, il y a bien une similitude. Profitant des éliminations qui accompagnent nécessairement tout classement de documents d’archives, Benoît Bauzil se réapproprie le rebut pour lui accorder une nouvelle vie. Mieux, il place ces vieux papiers, dont l’intérêt utilitaire s’est élimé au cours du temps, au centre des attentions, au centre de son art. Une quittance devient clocher, une feuille de comptes se transforme en chapelle, qui ne rêverait d’une telle promotion ? Il suffit pourtant d’incliner la page, de construire autour des lignes écrites un édifice d’encre… et de laisser la magie opérer. Sur le papier ancien, dont on sentirait presque l’odeur de poussière, viennent se greffer des architectures plus anciennes encore. L’encre brune cède la place comme à regret à sa noire consœur, reste en retrait devant le nouvel occupant qui envahit sa feuille, mais sans disparaître tout à fait. Ce qui constituait jadis l’unique valeur du document devient l’écrin où s’installe le dessin, alliant au charme du sujet sa désuète élégance.
Prenez le temps de parcourir cette exposition et de reconnaître ces bribes de notre patrimoine. Certains, comme les burons, resteront anonymes. D’autres en revanche sont déjà ancrés dans nos mémoires, tels les châteaux de Val et de Pesteils, la source du Par ou encore la Font Sainte. Mais tous sont passés sous l’œil perspicace de Benoît Bauzil, qui a su les cerner et retranscrire, en accord avec le document support, leur silhouette trait pour trait.
Encore une fois, le travail de l’artiste est exceptionnel. Approchez-vous de ces volets mi-clos, dont la banalité laisserait le promeneur lambda indifférent. Et pourtant, entre chaque lame du volet, ne distingue-t-on pas les carreaux de la fenêtre elle-même entrouverte ? Quant aux grilles ouvragées, aux meneaux, aux ferrures qui agrémentent portes et fenêtres ici et là, ils dissimulent une régularité, une précision du geste créateur qui est loin d’être banale. Maître des jeux d’ombres, virtuose de la perspective, Benoît Bauzil manie avec brio le stylo et parvient à sublimer les éléments les plus élaborés comme les plus rustiques. Pour le plus grand plaisir de nos yeux, il confirme sans hésitation le talent que nous avions découvert ici même il y a deux ans.
Lucie Dorsy
Directrice des Archives
départementales
L’abbaye Saint-géraud d’Aurillac. Des moines et des hommes (IXe-XVIe siècles)
Ya-t-il aujourd’hui à Aurillac un emblème plus fort que Saint-Géraud ? Le saint, fondateur d’une abbaye qui a grandement participé au développement de la ville, mais aussi l’abbaye, ou du moins ce qu’il en reste, après les multiples assauts des hommes et du temps.
Les fouilles archéologiques qui ont lieu autour des bâtiments conventuels ont fait ressurgir des questions auxquelles nous n’avions jusqu’alors que des réponses imprécises, voire erronées. Elles ressuscitent également les fantômes des moines, qui ont jadis habité ces lieux, mais qui sont peu présents dans les mémoires actuelles : Saint-Géraud aujourd’hui est avant tout une église dont la silhouette doit beaucoup au XIXe siècle.
L’objet de cette exposition n’est pas de faire un compte-rendu des fouilles, qui ne sont d’ailleurs pas terminées, ni d’établir la chronologie des travaux qui ont eu lieu depuis la toute première fondation de saint Géraud. L’enjeu est d’aider à la compréhension de ce qu’est ce monastère que l’on a découvert, mais surtout de suivre la vie des moines qui y résidaient : comment vivaient-ils, comment s’organisait leur communauté, quels étaient leurs rapports avec les consuls de la ville, et comment est-on passé d’un monastère de moines suivant une règle et confinés à l’intérieur des murs, à un chapitre de chanoines séculiers, vivant « dans le siècle », c’est-à-dire parmi la population laïque ?
Comme souvent lorsque l’on étudie le Moyen-Age, les sources sont peu nombreuses. L’abbaye a subi de nombreuses pertes, en particulier en 1233 lors de l’attaque des bourgeois contre le monastère, en 1569 avec la mise à sac de la ville par les protestants, et à la Révolution ; le fonds de Saint-Géraud est donc très lacunaire, surtout en ce qui concerne l’abbaye médiévale. Fort heureusement, d’autres sources permettent de combler en partie ces lacunes, notamment le fonds des archives communales d’Aurillac, pour tout ce qui concerne les relations avec les consuls, ainsi que les diverses copies effectuées à partir des originaux avant leur disparition.
Laissons-nous donc guider par ces précieux vestiges à travers les siècles d’apogée, puis de déclin du monastère Saint-Géraud d’Aurillac…
Remerciements : Bibliothèque nationale de France (BnF), M. Lucien Gerbeau, M. Nicolas Clément, M. René Monboisse, Mme Josiane Authemayou.
Les cotes indiquées entre parenthèses sans mention d’un lieu de conservation proviennent des Archives départementales du Cantal. Les documents cotés « E DEP 1500 » sont issus du fonds des archives communales d’Aurillac, déposé aux Archives départementales.
Célibataires. Photographies d’Agnès Pataux.
Je laisserai chacun parcourir cette exposition et se faire une opinion. Quant à moi, ma réponse sera non.
Agnès Pataux est photographe. Avec son appareil, elle a voyagé en Afrique, en Irlande, et s’est finalement arrêtée –pour un temps– dans le Cantal, au cœur de ces vallées isolées du Puy Mary, de l’Aubrac et du Cézallier.
Faire des portraits n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Un clic suffit pour prendre une photographie, mais l’art du portrait ne peut se réduire à ce bref mouvement du doigt. Il suppose tout un travail de préparation, et surtout une complicité entre le photographe et son modèle.
C’est donc avec patience qu’Agnès Pataux a parcouru les routes sinueuses du Cantal, rendant visite à des étrangers qui l’ont accueillie et sont peu à peu devenus des amis. Ces portraits sont le résultat d’un échange, d’une écoute mutuelle, d’une confiance réciproque.
Cette exposition n’est pas un documentaire. Certes, ces hommes et ces femmes sont photographiés chez eux, dans leur maison, devant leur grange ou au travail. Un certain mode de vie transparaît, dans une nature vaste et déserte où on s’aventure parfois l’été, à l’occasion d’une randonnée dominicale. Mais il serait réducteur de s’arrêter à cela. Cette exposition est un hommage. Ce qui est donné à voir, c’est l’humain. Sa dignité, nous dit Agnès Pataux.
Ce sont vingt-et-un portraits en noir et blanc, d’un format peu banal de 50 x 50 cm. Un grand format, carré, qui impose ces visages aux spectateurs. Est-ce le cadrage, est-ce la lumière, ou l’alchimie de composantes innumérables qui leur donne tant de force ? Ils apparaîtront tantôt gais, tantôt sérieux, mais toujours confiants. La photographie n’est pas un simple miroir de leur quotidien, elle les sublime.
Lucie Dorsy
Directrice des Archives départementales du Cantal
Célibataires.
Nous en savons tous quelque chose et en connaissons tous aussi les lieux communs – « vieux garçon », « vieille fille »…
Je suis partie à la rencontre de tout un monde auquel on prête peu attention. Un univers en marge, en dehors de l’air du temps.
J’ai photographié des célibataires sur leurs terres.
Dans les collines du Conté de Clare en Irlande, les vallées autour du Puy Mary dans le Cantal, sur les contreforts de l’Aubrac, jusqu’aux estives du Cézallier. Dans des villages, des hameaux et des fermes isolées.
Des hommes surtout, très peu de femmes.
Vivre célibataire. Une affaire sérieuse qui concerne le célibataire comme ceux qui l’entourent. Il habite fréquemment avec ses frères et sœurs célibataires ou, tant que les parents vivent, au sein d’une famille .Puis, seul ,avec opiniâtreté.
À la maison ,une pièce qui ne change pas au fil des ans, résume le foyer avec sa grande cheminée, son poêle, sa longue table à tiroirs et ses bancs, son vaisselier, son plancher lessivé, ses lits clos et sa télévision.
Ils sont restés. Là où ils sont nés. Ils n’ont pas quitté la maison familiale, les terres sur lesquelles ils exercent le métier qui est le leur. Tout comme leurs parents avant eux.
En toute saison, il faut s’occuper des bêtes, des prairies, des foins, du bois à rentrer pour l’hiver. Le travail est rude, contraignant, jour après jour. Le père, bien qu’à la retraite, continue à travailler au côté du fils aussi longtemps qu’il en a la force. La mère, elle aussi, accomplit vaillamment sa tâche.
Je fus très bien accueillie. Autour d’un verre de sirop ou d’une tasse de café réchauffé, accompagnés de biscuits. Au moment de nous quitter, nous allions au jardin. Je repartais avec des haricots ou des choux, une salade, choisis avec soin… ou bien un pot de confiture, des œufs ou un saucisson fait maison.
Ce qu’ils ont dit des portraits que je leur rapportais ?
« C’est bien lui ! »
« C’est réel ! »
« It’s pure reality !
Agnès Pataux
www.agnespataux.free.fr
D'un rocher à l'autre, Monaco-Carladès, quatre siècles d'histoire
L'année 2014 est l'occasion de célébrer ce centenaire et d'accueillir en Carladès leurs Altesses Sérénissimes le Prince Albert II de Monaco et la Princesse Charlène, en témoignage d'un attachement vif et sincère.
Aurillac palimpsestes. Dessins de Benoît Bauzil
L’archiviste est par nature un conservateur, mais aussi un jeteur, car il ne doit conserver que la « substantifique moelle » de la production documentaire : tout ce qui peut servir de preuve aux citoyens, tout ce qui peut servir de source à l’historien. Les critères de sélection, strictement encadrés, sont régis par des principes qui guident sa main au moment du tri : suppression des doublons, des documents analytiques lorsque l’on possède les synthèses (notamment comptables), échantillonnage de documents qui n’ont d’intérêt que statistique. L’éliminateur d’archives est sûr de ne se débarrasser que de la « mauvaise graisse » et de lutter efficacement contre « l’infobésité » caractéristique de notre époque.
Les destructions d’archives, après leur durée d’utilité administrative, se font dans les règles de l’art, afin de préserver, en particulier, l’anonymat et le secret de documents personnels. Mais à l’heure de la benne, le scrupule étreint parfois l’archiviste : a-t-il suffisamment anticipé les curiosités de l’historien de 2050 ou de 2150 ? Telle paperasse ne va-t-elle pas manquer à un citoyen démuni face à un voisin chicanier ? Et puis la voix de la raison reprend le dessus : la saturation menace les magasins d’archives ; l’élimination est faite dans les règles ; le papier part au recyclage.
Cependant ces papiers, lorsqu’on les montre au public, ont le cachet du suranné, le pittoresque du désuet, la grâce de l’antique. Pourquoi ne pas leur donner une deuxième vie, comme ces manuscrits médiévaux que l’on grattait pour en effacer l’écriture et y réécrire un nouveau texte ? Pourquoi ne pas en faire les palimpsestes – non grattés – du XXIe siècle ?
Ces songeries ont rejoint le travail de Benoît Bauzil, exposé à Ydes ou à Aurillac (au théâtre ou à la galerie Clac, passage de la Marinie). Né à Carcassonne, ancien élève des Beaux-arts de Toulouse devenu Auvergnat par son mariage, il enseigne les arts plastiques à Saint-Eugène et à Saint-Joseph. Plusieurs séries de ses dessins avaient pour support des papiers réutilisés.
L’idée est donc venue de lui proposer ces vieux papiers oubliés ou en déshérence, pour qu’il leur insuffle une seconde vie. Les Archives départementales lui ont donné carte blanche ; en fait, la carte n’est pas complètement blanche, car ces papiers couverts d’écritures, de cachets ou de textes imprimés sont tout sauf blancs. Ces fragments de patrimoine cantalien deviennent supports de création.
Et Benoît Bauzil a tout naturellement choisi d’y faire figurer des éléments architecturaux du patrimoine bâti d’Aurillac. Ces dessins au trait, à l’encre, sont agrémentés de collages. Le support et son écriture sont choisis par le dessinateur en adéquation avec l’œuvre qu’il imagine y faire. On y trouvera naturellement quelques uns des monuments-phare de la ville, mais aussi des fenêtres hautes de rues moins fréquentées, des détails imprévus ou insolites. L’œil de l’artiste musarde, sélectionne, photographie, dessine sur le support ad hoc. et agrémente d’un collage. Les pattes de mouche du XVIIIe ou du XIXe siècle s’imbriquent dans le dessin de 2013, provoquant des rencontres improbables de lieux, d’époques et de personnes.
La quittance la plus prosaïque, l’expédition d’acte notarié la moins éloquente, le fragment de compte les plus abscons, tous ces papiers acquièrent doublement le statut d’œuvre d’art : par ce qu’ils représentent et par ce qu’ils sont devenus.
Jean de Roquetaillade, fantasque franciscain d’Aurillac au XIVe siècle, n’a probablement jamais trouvé d’or dans la Jordanne ni percé le secret de la transmutation des métaux vils ; mais Benoît Bauzil, par son art revisité du palimpseste, se fait l’alchimiste des vieux papiers, qu’il transforme non en or, mais en art.
Le volcan, la Jordanne et la Cère : Aquarelles de Monique Gonnelle
Née à Paris en 1934, elle est la fille de Pierre Gonnelle, dessinateur d’ascendance lyonnaise et savoyarde et d’Eugénie Magne, originaire de Mandailles. Durant la guerre, la famille est repliée dans le Cantal ; son père travaille dans le cabinet de l’architecte Pierre Terrisse. Sa mère peint ; son frère cadet deviendra architecte des bâtiments de France : la famille a des prédispositions pour le dessin !
Élève, durant la guerre, à l’externat Sainte-Marie rue du général Destaing à Aurillac, elle entre ensuite au lycée Jules-Ferry, puis rejoint le lycée Fénelon à Paris, où elle obtient un baccalauréat littéraire. Professeur d’art plastique de la ville de Paris, Monique Gonnelle est intégrée à l’Éducation nationale avec l’équivalent du CAPES. Elle suit en parallèle, avec son père, les cours du soir de l’École du Louvre. Sa carrière se déroule dans plusieurs collèges de l’académie de Créteil – moins verte que celle de Clermont. Elle s’est adonnée à son art dans diverses techniques : gouache, aquarelles, huile, croquis, et, sur le tard, photographie. En Auvergne, elle a exposé à Mandailles, à Lascelle, à Aurillac, à Brioude et à Lavaudieu.
Les aquarelles de Monique Gonnelle révèlent un paysage intérieur doux et clair, construit dans l’harmonie et la couleur. Elle maîtrise avec virtuosité les verts cantaliens, dont la palette estivale est si complexe et si belle ; elle les harmonise avec les bleus et les mauves, et les rehausse des touches de couleurs vives des fleurs de montagne, dont est plein sont beau jardin de Bénech.
Ces aquarelles évoquent le Poème à vivre de Pierre Moussarie (1910-1978), le poète de la vallée de Mandailles, d’une génération son aîné, paru en 1962 dans son recueil Campagne :
Loin de la ville dévorante
Et de sa vorace banlieue
Nous nous trouverons, un matin,
Dans quelque chemin de traverse,
Etonnés, muets et ravis
D’entendre le chant d’une caille
Blottie sous un coquelicot.
Et nos yeux, qui savent toujours
La juste valeur d’une larme,
Luiront comme des feuilles neuves…
Mme Gonnelle avait déposé en 2012 un travail artistique réalisé en 1960 sur les burons (figurant dans l’exposition) ainsi que des dossiers documentaires, les vierges et majestés romanes comme sur les croix. À l’issue de l’exposition, les aquarelles ici présentées entreront à leur tour dans les collections des Archives départementales.
Nous avons besoin de vous
Vous trouverez sous cette rubrique différentes photographies que nous ne sommes pas parvenus à identifier. Pourrez-vous nous aider à y parvenir ?
Si vous avez des informations sur l'une ou l'autre de ces photographies, si vous reconnaissez les personnes, les lieux ou les objets concernés, n'hésitez pas à nous le faire savoir. Vous pouvez nous écrire à l'adresse suivante nlaparra@cantal.fr, en n'oubliant pas de mentionner la cote de l'image concernée (exemple : 64 Fi 294).
"Mon dernier train", de Gaston Laffaille
Terrisse et Estival : 60 ans d'architecture cantalienne
De 1961 à 1965, suite au décés de Pierre TERRISSE, l'activité de l'agence continue sous l'appellation Cabinet Pierre TERRISSE - Jacques PORCHER architectes.
En 1965, reprise de l'agence par Charles TERRISSE, architecte DESA, jusqu'à son association en janvier 1975 avec Jean ESTIVAL, architecte DESA urbaniste DIUUP.
De 1975 à 2000, exercice professionnel libéral en association dans le cadre des statuts suivants :
Société en participation (SEP) Charles TERRISSE - Jean ESTIVAL de 1975 à 1993 ;
Société civile professionnelle (SCP) Jean ESTIVAL - Charles TERRISSE de 1994 à 2000.
Suite au départ à la retraite de Charles TERRISSE, modifications des statuts du cabinet :
En 2001, Société civile professionnelle ESTIVAL, intégrant Arnaud et Pierre-Yves ESTIVAL, nouveaux associés ;
Jusqu'en octobre 2009, Société à responsabilité limitée (SARL) ESTIVAL Architecture, gérance de Jean ESTIVAL ;
Depuis octobre 2009, co-gérance de Arnaud ESTIVAL, architecte DPLG et Pierre-Yves ESTIVAL.
En juillet 2010, le cabinet déménage au 7 avenue Aristide Briand.
Vu dans le Cantal. Soixante ans de photographies de Michel Quétin
Les derniers chaudronniers d’Aurillac : la famille Guittard et Bastien
Sans être jamais l’activité artisanale dominante, la chaudronnerie a marqué les esprits à Aurillac, car c’était une activité… sonore.
Vincent Flauraud a montré que, dans les esprits (notamment à travers le célèbre Tour de France de deux enfants, 1877), Aurillac fut LA ville de chaudronnerie en France.
Depuis la seconde guerre mondiale subsiste à Aurillac (et désormais à Jussac) un seul atelier de chaudronnerie, transmis par « le père Guittard » à son gendre Robert Bastien, dont le fils Jean-Paul a repris le flambeau. Il s’intitule désormais dinandier, et on plus chaudronnier.
Léonce Bouyssou (1917-1924), archiviste du Cantal (1949-1982)
n’aimant guère être photographiée
Henri Mondor (1855-1962)
La commune de Saint-Cernin a souhaité honorer ce grand homme et rappeler sa mémoire 50 ans après son décès, le 6 avril 1962, notamment par le prisme de cette exposition "Le scalpel, la plume et le crayon".
Musée de cire d'Aurillac
La conception des tableaux est confiée à messieurs Beaufrère et Leymarie, tandis que la réalisation du musée est l'oeuvre de Gérard Crépin, architecte décorateur de renommée internationale, auteur entre autres des historials du Canada, de Lourdes ou encore de Chenonceau.
Un peu passé de mode et faute de rentabilité le musée de cire ferme définitivement ses portes en juin 2004. Il est revendu par la ville et les scènes ou personnages qu'il contenait sont cédès à des collectionneurs privés.
Fêtes du Millénaire d'Aurillac en 1972
L'archéologie vue du ciel : paysages en palimpseste
Apartir des photographies aériennes, prises par BertrandDousteyssier, de sites archéologiques situés dans le Cantal et le Puy-de-Dôme, Annie Rassinot-Usse, professeur d'histoire-géographie en charge du service éducatif de l'archéologie dans le Cantal, propose ici une présentation à la fois magistrale et pédagogique. Ces trous dans la terre vus du ciel prennent vie, et l'on y voit revivre, grâce aussi aux aquarelles de Jean-Philippe Usse, les hommes des temps gallo-romains, médiévaux et modernes qui habitaient les montagnes de l'Auvergne.
Cette présentation n'aurait pu voir le jour sans l'appui et le travail constants du service régional de l'archéologie (DRAC Auvergne), et notamment d'Elise Nectoux.
Les tanneries à Aurillac : histoire d'une petite industrie
Encensoirs, reposoirs, ostensoirs
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir;
Valse mélancolique et langoureux vertige!
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige;
Valse mélancolique et langoureux vertige!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir!
est triste et beau comme un grand reposoir;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige!
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!
Charles Baudelaire
Marie Marvingt, "la fiancée du danger"
Marie Marvingt, née à Aurillac ( Cantal ) le 20 février 1875 et morte à Laxou (Nancy) le 14 décembre 1963 , surnommée "la fiancée du danger ", est une pionnière de l’aviation en France et l'une des meilleures alpinistes du début du siècle. Licenciée en lettres et parlant sept langues – dont l’ espéranto –, elle était titulaire de trente décorations.
A une époque où les femmes sont encore cantonnées au rôle de d'épouse et de mère au foyer, elle est parmi les premières femmes titulaires du permis de conduire , qu'elle obtient dès 1899. Elle passe également quatre brevets de pilote (avion, ballon, hydravion, hélicoptère) et pilote également des dirigeables.
C'est aussi une grande sportive dont la devise, "Je décide de faire mieux encore et toujours", lui a permis d’être détentrice de dix-sept records mondiaux. Surnommée tour à tour, "La reine de l’air", "Marie casse-cou", "l'infatigable globe-trotteuse", "l’éternelle curieuse", "la femme la plus extraordinaire du siècle", elle reste un modèle de dynamisme et de foi en l’être humain.
Caricatures anti-allemandes signées "Lig"
Album photographique du lieutenant de réserve de cavalerie Maurice Brunet
Personnages : le général Charles Mangin (1866-1925) et son ordonnance, le tirailleur soudanais Baba Coulibaly (alias Koulibaly) ; juments du lieutenant Brunet : Myrtha et Crapouillette ; Théodore Botrel (1868-1925) ; général Tassin ; officiers de l'état-major de la cinquième division d'infanterie ; tombes et cadavres ; maisons et églises détruites ; Gosselin, ordonnance du lieutenant Brunet ; château-hôpital de Forges (où il est soigné après sa blessure en 1916) ; réception de la légion d'honneur le 15 août 1916 ; permissions (Paris, Evreux, Colleville, Granville)
Prêt de l'original par un collectionneur privé, Aurillac, 2009.
Chaumières
Les photographies sont datées, dans le mesure du possible. Elles illustrent la diversité des techniques de réalisation des toits de chaume en fonction des territoires cantaliens.
Châteaux méconnus
Cascades
Les cascades sont donc nombreuses dans les photographies et les cartes postales de la fin XIXe et du début du XXe siècle. Elle ne réapparaissent que récemment dans les cartes postales, à l'heure de l'écologie et au titre du patrimoine naturel.
Saint-Martin-Cantalès : un monument aux morts « magnifique », funéraire, patriotique et… de qualité médiocre (1926)
Le monument, qui représente un « Poilu expirant en défendant le drapeau » en pierre reconstituée, a été acquis sur le catalogue de la maison Gourdon. Des doutes sur la qualité de la statue existent dès le début, mais l’ensemble est alors jugé « magnifique ». A la fois funéraire et patriotique, il emporte toutes les adhésions. Quatre-vingt-quatre ans plus tard, force est de constater que ce monument, qualifié en 1926 par la presse de « l’un des plus remarquables du département tout entier », tombe en ruine.